Le Sénégal vante les effets de la chloroquine, chiffres à l'appui

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Un agent de santé s'occupe d'un patient dans le service des coronavirus Covid-19 qui abrite des cas suspects à l'hôpital de Pikine à Dakar, le 23 avril 2020. © JOHN WESSELS / AFP
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avec AFP , modifié à
Au Sénégal, les autorités ont annoncé dimanche que les patients atteints du Covid-19 continueraient à bénéficier d'un traitement à l'hydroxychloroquine. Cette décision survient à la suite d'une analyse préliminaire. Celle-ci a montré une réduction de la durée d'hospitalisation liée à ce traitement. 

Les autorités sénégalaises ont communiqué dimanche sur leur intention de continuer à prescrire l'hydroxychloroquine aux malades du Covid-19 après une analyse préliminaire montrant une réduction de la durée d'hospitalisation, alors que le pays fait face à une augmentation constante de cas.

 

Elles ont aussi, devant cette hausse continue, annoncé leur décision de ne plus hospitaliser systématiquement les malades qui présenteraient pas ou peu de symptômes, mais de les isoler dans des sites ouverts à cet effet, afin de soulager les hôpitaux.

Les marchés de Dakar fermés

Elles ont en outre décidé samedi soir de fermer les marchés de Dakar les samedis et dimanches et de réduire leur fréquence en semaine. Le nombre de clients devra par ailleurs être limité dans les grandes surfaces, a dit la préfecture dans un communiqué.

 

Les autorités sanitaires ont officiellement déclaré 1.115 cas de contamination et neuf décès au cours des deux mois depuis la confirmation de l'apparition du virus le 2 mars, selon un nouveau bilan communiqué dimanche. "Le constat majeur est que l'épidémie ne faiblit pas", a dit à la presse le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr.

Il a assuré que la pandémie restait sous contrôle. Mais il a souligné qu'en un mois le nombre de cas avait "plus que quintuplé" et que la transmission se produisait de plus en plus par une voie plus inquiétante et dite communautaire, c'est-à-dire sans lien établi entre les nouveaux cas et ceux déjà décelés.

Le Sénégal a tôt fait le choix de suivre l'exemple du professeur français Didier Raoult et de généraliser la prescription, en milieu hospitalier, de l'hydroxychloroquine, antipaludique disponible sur le marché, au cœur d'une querelle internationale d'experts quant à son efficacité et son inocuité.

 

Le professeur Moussa Seydi, infectiologue qui coordonne la prise en charge des contaminés, a présenté les résultats d'une analyse "préliminaire" montrant que, sur 181 patients, la durée médiane d'hospitalisation était de 13 jours pour les malades n'ayant reçu aucun traitement, 11 pour ceux ayant reçu de l'hydroxychloroquine seule, 9 pour ceux ayant reçu de l'hydroxychloroquine associée à l'azithromycine (antibiotique), et même 8 pour ceux ayant consulté tôt et démarré le traitement dans les 24 heures.

Peu d'effets secondaires

Selon cette analyse portant cette fois sur 362 sujets, des effets secondaires, non précisés, ont été observés chez 12 personnes, a-t-il dit. Le traitement a été maintenu pour quatre d'entre elles parce que les effets n'étaient pas "gênants", et arrêté pour les 8 autres, mais il n'y a eu "aucun effet secondaire grave" et tous les signes ont régressé à la fin du traitement, a-t-il rapporté.

"Vu ces résultats préliminaires, nous allons continuer notre prise en charge avec l'hydroxychloroquine", a-t-il dit. Plus de 700 malades sont traités dans 20 centres de prise en charge.