L'essai clinique a été lancé le 22 mars. Photo d'illustration. 1:46
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Antoine Terrel
Lancé le 22 mars pour tester quatre traitements potentiels contre le coronavirus, l'essai Discovery implique 3.200 patients en Europe. Mais les résultats ne sont toujours pas connus. Au micro d'Europe 1, le docteur Jimmy Mohamed explique qu'il a été compliqué de trouver des patients acceptant d'être soignés par un traitement autre que l'hydroxychloroquine. 

Où en est l'essai Discovery? Cet essai clinique de grande ampleur, lancé le 22 mars et coordonné par l'Inserm, vise à tester quatre traitements potentiels contre le coronavirus. 3.200 patients en Europe, dont au moins 800 Français, participent à l'opération, qui a pris un peu de retard. Médecin et chroniqueur d'Europe 1, le docteur Jimmy Mohamed nous explique pourquoi. 

L'étude comporte cinq groupes de traitement. "Le premier est un groupe conventionnel, traité comme d'habitude. Le second teste un traitement antiviral contre Ebola, le remdesivir. Le troisième teste le Kaletra, utilisé contre le VIH. Le quatrième porte sur le Kaletra associé à un anti-TNF, une forme d'immuno-supresseur", détaille Jimmy Mohamed. Enfin, le cinquième groupe porte sur l'hydroxychloroquine, dont les effets sont vantés par le docteur Didier Raoult

"Il a été compliqué d'inclure des malades"

Mais pourquoi les résultats ne sont-ils toujours pas connus ? "Il a été très compliqué d'inclure des malades", explique Jimmy Mohamed, car, avec la frénésie autour de l'hydroxychloroquine, "tous les patients voulaient être dans le groupe traité par la chloroquine, et ne voulaient plus être avec les autres traitements". 

Par ailleurs, poursuit le spécialiste, le coronavirus "évolue assez lentement, avec une première phase et une aggravation secondaire qui dure une quinzaine de jours. Il faut attendre que chaque patient ait atteint ce pic". Enfin, l'étude comporte énormément de données. 

La fin de l'essai était prévu fin avril, rappelle Jimmy Mohamed, et a donc un peu de retard. Au micro d'Europe 1, le médecin précise que l'étude est adaptative. "Si on se rend compte qu'en cours de traitement, un médicament ne marche pas, on l'abandonne et on passe à autre chose."