Volodymyr Zelensky est arrivé ce mercredi à Washington. 1:24
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avec AFP , modifié à
Au 301e jour de la guerre en Ukraine, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli ce mercredi soir à la Maison Blanche par son homologue américain Joe Biden. Il s'agit de son premier déplacement international depuis le début de l'invasion russe. Les deux chefs d'État ont ensuite donné une conférence de presse conjointe. 
L'ESSENTIEL

Sur le front mardi, au Capitole mercredi : le président ukrainienVolodymyr Zelensky, qui s'est rendu mardi à Bakhmout, ville de l'Est ravagée par d'intenses combats, est arrivé mercredi à Washington pour son premier déplacement international depuis le début de la guerre. Dans la soirée, il a été accueilli à la Maison Blanche par son homologue américain Joe Biden. Les deux dirigeants se sont entretenus en tête-à-tête, avant de donner une conférence de presse conjointe. Cela coïncide avec une grande réunion militaire autour de Vladimir Poutine : le président russe veut en effet tirer mercredi les conclusions de l'année écoulée et fixer les objectifs de son armée pour 2023.

Lors de son déplacement sur le front mardi, le président ukrainien a reçu un drapeau signé par des combattants et déclaré : "Nous allons le donner au Congrès américain, au président américain. Nous leur sommes reconnaissants pour leur soutien, mais ce n'est pas assez".

Les principales informations à retenir : 

  • Volodymyr Zelensky a été accueilli par Joe Biden ce mercredi soir à la Maison Blanche. Les deux dirigeants ont ensuite donné une conférence de presse commune. 
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est rendu mardi à Bakhmout, ville de l'Est du pays ravagée par d'intenses combats. Il est attendu mercredi à Washington pour son premier déplacement international depuis le début de la guerre.
  • Les parlementaires américains s'apprêtent à voter une nouvelle enveloppe massive de soutien à l'Ukraine, de près de 45 milliards de dollars. Le président américain Joe Biden devrait pour sa part donner à son feu vert à l'envoi en Ukraine de missiles Patriot, un système de défense antiaérienne particulièrement sophistiqué.

Washington annonce fournir à l'Ukraine le système de défense antiaérienne Patriot

Les Etats-Unis vont fournir à l'Ukraine leur système de défense antiaérienne le plus sophistiqué, le Patriot, a annoncé mercredi le chef de la diplomatie américaine, au moment où le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'apprêtait à atterrir à Washington.

"La tranche d'aide d'aujourd'hui inclut pour la première fois le système de défense antiaérienne Patriot, capable d'abattre des missiles de croisière, des missiles balistiques de courte portée et des avions à une altitude nettement supérieure à celle des systèmes de défense qui avaient été fournis jusque-là", a déclaré le secrétaire d'Etat Antony Blinken dans un communiqué.

Session spéciale du Congrès

Dans un courrier daté de mardi, la cheffe de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, "encourage" elle les parlementaires à être "physiquement présents" mercredi soir pour une session "tout particulièrement consacrée à la démocratie".

Les parlementaires américains s'apprêtent à voter une nouvelle enveloppe massive de soutien à l'Ukraine, de près de 45 milliards de dollars. Le président américain Joe Biden devrait pour sa part donner à son feu vert à l'envoi en Ukraine de missiles Patriot, un système de défense antiaérienne particulièrement sophistiqué.

Volodymyr Zelensky, qui n'a pas quitté l'Ukraine depuis l'invasion par la Russie le 24 février, réserverait donc sa première visite aux Etats-Unis, chef de file de la riposte internationale et de loin les premiers donateurs à Kiev. Cette aide est estimée par des experts à déjà près de 50 milliards dont 20 milliards en armement et assistance militaire.

Du champ de bataille au Capitole

Si ce déplacement, dont on imagine quelles immenses contraintes de sécurité il implique, se confirme, le président ukrainien passerait en quelques heures des champs de bataille à l'enceinte du Capitole, siège du Congrès américain.

En se rendant mardi à Bakhmout, pour une visite surprise au plus près des affrontements, il avait déjà défié son homologue russe Vladimir Poutine. Le chef de l'Etat ukrainien "a rencontré des militaires, s'est entretenu avec eux" sur place, a déclaré le service de presse de la présidence, sans plus de précisions.

Une vidéo diffusée par la chaîne ukrainienne d'Etat Freedom l'a montré se prenant en photo aux côtés de soldats dans un bâtiment et leur donnant des médailles. "Vous protégez toute l'Ukraine. Ce n'est pas juste Bakhmout, c'est la forteresse Bakhmout", a-t-il lancé aux militaires. Il s'est déjà rendu à plusieurs reprises près du front mais cette visite à Bakhmout apparaît comme le plus risqué de ses déplacements, les forces russes se trouvant aux portes de cette ville.

"Forteresse orientale"

Les troupes de Moscou tentent depuis l'été de s'en emparer. Ravagée par les combats, Bakhmout comptait environ 70.000 habitants avant l'invasion de russe. Si les soldats russes ont revendiqué la conquête de villages et de zones situées à l'extrémité même de Bakhmout, les forces ukrainiennes semblent contrôler la ville et une partie de ses alentours.

Vladimir Poutine est pour sa part apparu mardi à la télévision en train de remettre des décorations à l'intérieur des murs du Kremlin à Moscou, à des soldats et à des dirigeants séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine. "Notre pays a maintes fois fait face à des défis et défendu sa souveraineté. Aujourd'hui, la Russie est à nouveau confrontée au même défi", a-t-il déclaré.

Lors d'une grande réunion prévue autour de lui mercredi, impliquant 15.000 responsables, le ministre de la Défense Sergueï Choïgou rendra notamment des comptes sur "l'état d'avancement de l'opération militaire spéciale" en Ukraine. 

Situation "extrêmement difficile"

Après une série de revers militaires russes dans le nord-est et le sud de l'Ukraine, l'essentiel des combats se concentre actuellement dans l'est du pays. La Russie a opté à partir d'octobre pour des bombardements massifs sur les infrastructures ukrainiennes, qui causent des coupures de courant et d'eau.

Vladimir Poutine a admis mardi que la situation était "extrêmement difficile" dans les quatre régions du sud et de l'est de l'Ukraine dont Moscou revendique l'annexion sans les avoir entièrement conquises. Un gradé de haut rang de l'armée ukrainienne, le général Serguiï Naïev, a pour sa part affirmé voir une "augmentation du niveau de menace" d'une potentielle attaque russe à partir du Bélarus voisin, comme ce fut le cas dans les premiers jours du conflit.

Vladimir Poutine s'est rendu lundi au Bélarus pour des entretiens avec son homologue et allié Alexandre Loukachenko.