Plus de 300 drones et missiles ont été lancés par l'Iran contre Israël dans la nuit de samedi à dimanche. 6:37
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avec AFP / Crédits photo : XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
L'Iran a lancé plus de 300 drones et missiles contre Israël dans la nuit de samedi à dimanche, en réponse à une frappe contre son consulat à Damas, la première attaque directe jamais menée par la République islamique contre le territoire israélien qui suscite de vives condamnations dans le monde et des appels à la retenue. Suivez notre direct.
L'ESSENTIEL

Israël reste dimanche en état d'alerte après l'attaque massive de drones et de missiles lancée dans la nuit par Téhéran, en réponse à une frappe contre son consulat à Damas, une opération condamnée par la communauté internationale qui craint un embrasement régional. Cette première attaque directe jamais menée par la République islamique contre le territoire israélien a été "déjouée" a annoncé le porte-parole de l'armée israélienne Daniel Hagari. "La campagne n'est pas encore terminée, nous devons rester en état d'alerte", a-t-il ajouté.

Les informations à retenir :

  • Plus de 300 drones et missiles ont été lancés par l'Iran contre Israël dans la nuit de samedi à dimanche
  • Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité est prévue dimanche
  • "99% des tirs" iraniens ont été interceptés, selon l'armée israélienne
  • La Jordanie dit avoir intercepté des "engins volants" durant l'attaque iranienne sur Israël
  • La Chine a fait part dimanche de sa "profonde préoccupation"
  • Joe Biden réitère son soutien "inébranlable" au Premier ministre israélien
  • L'Irak, la Jordanie et le Liban annoncent la réouverture de leur espace aérien
  • Emmanuel Macron assure que "la France travaille à la désescalade"
  • La France a participé à la défense d'Israël contre l'attaque iranienne, assure le porte-parole de l'armée israélienne, Olivier Rafowicz
  • Le Quai d'Orsay recommande à ses ressortissants de "quitter temporairement l'Iran"
  • Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a convoqué une réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères de l'UE mardi par visioconférence
  • L'Iran a affirmé dimanche avoir fait part aux Etats-Unis de son intention de mener une opération "limitée" contre Israël 
  • Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a demandé dimanche aux préfets de renforcer la sécurité devant les lieux de culte juifs, ainsi que devant les écoles confessionnelles

Darmanin demande un renforcement de la sécurité devant lieux de culte et écoles juifs

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a demandé dimanche aux préfets de renforcer la sécurité devant les lieux de culte juifs, ainsi que devant les écoles confessionnelles, au lendemain de l'attaque menée par l'Iran contre Israël et en prévision des fêtes de Pessah. Le ministre demande aux préfets de prévoir une présence "statique et visible" des forces de l'ordre sur "les lieux et édifices les plus sensibles ou emblématiques". Et de mettre en place, devant les écoles confessionnelles à partir de lundi, "des gardes statiques systématiques aux heures d'entrée et sortie des élèves".

L'ambassadeur d'Iran en France convoqué

Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné a annoncé dimanche faire convoquer lundi l'ambassadeur d'Iran en France pour "passer un message de fermeté" après les frappes iraniennes menées dans la nuit de samedi à dimanche contre Israël. "Demain, j'ai demandé aux services du ministère des Affaires étrangères de convoquer l'ambassadeur d'Iran pour passer" ce "message de fermeté", a déclaré dimanche le ministre sur la télévision publique France 2. "Il ne faut pas inverser les responsabilités, a-t-il ajouté. "C'est les Iraniens qui ont attaqué Israël. (...) Ca fait maintenant depuis 1979 que l'Iran a mis au cœur de sa diplomatie la haine contre Israël."

Israël dit s'être défendu en "coalition" avec ses alliés

L'armée israélienne s'est félicitée dimanche d'avoir pu compter sur "une coalition défensive d'alliés internationaux", dirigée par les États-Unis avec la Grande-Bretagne, la France et d'autres pays, pour contrer l'attaque iranienne. "L'attaque sans précédent de l'Iran a été contrée par une défense sans précédent. C'était la première fois qu'une telle coalition travaillait ensemble contre la menace de l'Iran et de ses mandataires au Moyen Orient", a affirmé lors d'une conférence de presse le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari.

 

L'Iran a lancé samedi soir "plus de 350" projectiles, "des missiles balistiques, des missiles de croisière, des roquettes et des drones" en direction d'Israël et d'autres pays de la région auraient pu recevoir cette menace en chemin", a déclaré Daniel Hagari.

Les Etats-Unis ne participeront pas à une éventuelle riposte israélienne contre l'Iran

Les Etats-Unis ne participeront pas à une éventuelle riposte israélienne contre l'Iran après l'attaque aérienne sans précédent contre Israël, a déclaré dimanche un haut responsable américain. "Nous ne ferons partie d'aucune réponse qu'ils entendent mener", a affirmé ce responsable à la presse sous couvert d'anonymat. "Nous ne nous voyons pas participer à un tel acte", a-t-il dit.

Le G7 affirme son "plein soutien" à Israël après l'attaque de l'Iran

Les dirigeants des pays du G7 ont assuré dimanche Israël de leur "plein soutien" après l'attaque de l'Iran, se disant "prêts à prendre des mesures" contre Téhéran "en réponse à de nouvelles initiatives de déstabilisation". "Nous exprimons notre solidarité et notre plein soutien à Israël et à son peuple, et nous réaffirmons notre engagement en faveur de sa sécurité", déclarent-ils dans le communiqué commun diffusé à l'issue d'une réunion par vidéoconférence convoquée par la présidence italienne.

Ce sommet virtuel a réuni les dirigeants des Etats-Unis, du Canada, du Royaume-Uni, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie et du Japon, ainsi que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel. Alors que l'attaque massive et sans précédent menée dans la nuit par l'Iran contre Israël avec des centaines de drones et de missiles fait craindre un embrasement régional, ils ont "exigé que l'Iran et ses alliés cessent leurs attaques, et nous sommes prêts à prendre de nouvelles mesures maintenant en réponse à de nouvelles initiatives de déstabilisation". "Avec ses actions, l'Iran (...) risque de provoquer une escalade régionale incontrôlable", ont-ils dénoncé. "Cela doit être évité".

Pour ce qui concerne la guerre en cours à Gaza, Les dirigeants du G7 se sont aussi sont engagés à renforcer leur "coopération" en vue de "fournir plus d'aide humanitaire aux Palestiniens à Gaza", tout en "continuant à travailler en vue d'un cessez le feu immédiat et durable et de la libération des otages par le Hamas". Le ministère de la Santé du Hamas a recensé dimanche 43 morts en 24 heures, portant à 33.729 le nombre de tués, en majorité des civils, dans les opérations militaires israéliennes.

L'Iran dit avoir informé les Etats-Unis de son opération "limitée"

L'Iran a affirmé dimanche avoir fait part aux Etats-Unis de son intention de mener une opération "limitée" contre Israël pour riposter à la frappe meurtrière lancée début avril contre le consulat iranien en Syrie et imputée à Israël. "Nous avons annoncé à la Maison Blanche dans un message que notre opération serait limitée, minime et viserait à punir le régime israélien", a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian. Le ministre iranien s'exprimait lors d'un briefing avec des diplomates étrangers en poste à Téhéran sur l'attaque de drones et de missiles lancée dans la nuit par les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique, contre Israël.

Hossein Amir-Abdollahian a précisé aux ambassadeurs que Téhéran avait mis au courant les pays voisins de son projet d'attaque "72 heures avant l'opération". Les dirigeants iraniens, dont le Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, avaient promis de "punir" Israël pour la frappe meurtrière ayant tué le 1er avril sept militaires iraniens à Damas. "Nous avons annoncé à nos frères et amis de la région, y compris aux pays abritant des bases militaires américaines, que notre objectif était uniquement de punir le régime israélien", a indiqué le ministre. "Nous ne cherchons pas à cibler le peuple américain ou les bases américaines dans la région", a-t-il ajouté, tout en avertissant que l'Iran pourrait cibler les positions militaires américaines si elles étaient impliquées dans "la défense et le soutien" d'Israël.

L'Iran a usé de son "droit à l'autodéfense", selon Damas

La Syrie a estimé dimanche que l'Iran, son allié, avait exercé son "droit à l'autodéfense" en menant des frappes inédites sur Israël dans la nuit en riposte à un raid sur son consulat à Damas. "La réponse iranienne (...) est un droit légitime à l'autodéfense", a affirmé le ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Mekdad, cité par l'agence officielle Sana, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahian.

La Turquie appelle à stopper l'"escalade" entre l'Iran et Israël

La Turquie a appelé dimanche à "mettre fin à l'escalade" au Moyen-Orient après les frappes iraniennes qui ont visé Israël dans la nuit de samedi à dimanche, disant redouter une "guerre régionale". "Aujourd'hui, nous transmettons nos messages appelant à mettre fin à l'escalade aux responsables iraniens et aux pays occidentaux qui ont une influence sur Israël", écrit le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué. "L'attaque israélienne contre l'ambassade iranienne à Damas, contraire au droit international, avait justifié nos inquiétudes. Les représailles iraniennes (...) ont montré une fois de plus que les événements peuvent rapidement se transformer en guerre régionale", avertit Ankara.

Une source diplomatique turque avait indiqué plus tôt que le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan a déclaré dimanche à son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahian que la Turquie, voisin de l'Iran, souhaitait éviter "une nouvelle escalade dans la région". Selon cette même source, le chef de la diplomatie iranienne "a déclaré que l'opération de représailles contre Israël était terminée" mais que l'Iran se gardait le droit d'agir "avec plus de fermeté" en cas d'"attaque" israélienne.

Lufthansa suspend ses vols à destination et en provenance de Tel Aviv et deux villes au Moyen-Orient

La compagnie aérienne allemande Lufthansa a annoncé dimanche la suspension jusqu'à lundi inclus de ses vols à destination et en provenance de Tel Aviv ainsi que d'Erbil en Irak et Amman en Jordanie, "dans le contexte de la situation actuelle". Après les frappes iraniennes contre Israël samedi, la compagnie dit "surveiller en permanence la situation au Moyen-Orient", a indiqué un porte-parole du groupe à l'AFP. Lufthansa prévoit actuellement de reprendre le trafic aérien régulier vers ces trois destinations à partir de mardi. Les vols vers Beyrouth et Téhéran resteront eux "suspendus jusqu'au 18 avril au moins", a ajouté cette source.

Lufthansa avait décidé vendredi de ne plus survoler l'espace aérien iranien jusqu'à jeudi prochain, suspendant ainsi temporairement ses liaisons aériennes vers Téhéran. Israël a annoncé la réouverture dimanche matin de son espace aérien, de même que la Jordanie et le Liban, pays voisins d'Israël, ainsi que l'Irak, frontalier de l'Iran. En conséquence le groupe Lufthansa utilise à nouveau ces espaces aériens.

Réunion d'urgence mardi des ministres des Affaires étrangères de l'UE

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a annoncé dimanche avoir convoqué une réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères de l'UE, mardi par visioconférence, à la suite de l'attaque menée par l'Iran contre Israël. Josep Borrell a aussi déclaré sur le réseau social X s'être entretenu avec le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, à qui il a fait part de la condamnation par l'UE "dans les termes les plus forts" des frappes sur Israël, appelant l'Iran à ne pas se livrer à une "nouvelle escalade".

"Dans cette situation régionale extrêmement tendue, une nouvelle escalade ne peut être dans l'intérêt de personne. Nous appelons toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue", a aussi souligné le responsable espagnol, dans une déclaration diffusée au nom des 27 pays de l'UE. "L'UE condamne avec la plus grande fermeté les attaques de drones et de missiles iraniens contre Israël. Il s'agit d'une escalade sans précédent et d'une menace pour la sécurité régionale", a répété Josep Borrell, ajoutant que l'UE "réitère son engagement en faveur de la sécurité d'Israël". "L'UE reste pleinement déterminée à contribuer à la désescalade et à la sécurité de la région et est en contact étroit avec toutes les parties prenantes à cette fin", a conclu Josep Borrell.

Les Etats-Unis ne veulent pas d'une "escalade" ni d'une "guerre" avec l'Iran

Les Etats-Unis ne veulent ni d'une "escalade" ni d'une "guerre étendue avec l'Iran", a insisté dimanche un porte-parole de la Maison Blanche, au lendemain d'une attaque inédite de la République islamique sur Israël. "Le président (Joe Biden) a été clair: nous ne voulons pas d'escalade. Nous ne voulons pas d'une guerre étendue avec l'Iran. Je pense que les heures et les jours à venir nous en diront beaucoup", a déclaré John Kirby sur la chaîne de télévision américaine NBC.

L'Iran a lancé dans la nuit de samedi à dimanche une attaque massive de drones et de missiles, une première attaque directe contre le territoire israélien qui fait craindre une explosion régionale. Elle a été "déjouée" selon l'armée israélienne, tandis que l'Iran s'est félicité de ce qu'elle estime être une riposte justifiée à la frappe ayant détruit son consulat à Damas. "Nous avons indiqué très clairement à toutes les parties, y compris l'Iran, ce que nous ferions (...) et à quel point nous prendrions au sérieux toute menace potentielle à l'encontre de notre personnel" positionné au Moyen-Orient, a ajouté John Kirby.

Joe Biden a déclaré samedi soir que les forces américaines avaient contribué à abattre "presque tous" les drones et missiles tirés par l'Iran sur Israël, ajoutant qu'il avait réaffirmé son soutien "inébranlable" au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Les désaccords ont été de plus en plus visibles ces dernières semaines entre Joe Biden et Benjamin Netanyahu, auquel le président américain reproche la conduite de la guerre depuis plus de six mois à Gaza, frappée par un drame humanitaire et menacée de famine à grande échelle. "Nous allons continuer à travailler avec lui, à le conseiller", a toutefois assuré John Kirby, réaffirmant que les Etats-Unis allaient "continuer d'aider (les Israéliens) à se défendre".

La France recommande à ses ressortissants de "quitter temporairement l'Iran"

Le ministère français des Affaires étrangères recommande dimanche à ses ressortissants de "quitter temporairement l'Iran", du fait d'un "risque d'escalade militire" après les frappes iraniennes qui ont visé Israël dans la nuit de samedi à dimanche.

"En raison du nouveau palier franchi", l'ambassade de France à Téhéran "recommande aux Français résidents en Iran qui en ont la possibilité (...) de quitter temporairement le pays. Il est demandé de faire preuve de la plus grande prudence dans les déplacements" et "d'éviter tout rassemblement", selon le site du ministère.

Le président iranien menace Israël d'une réaction "plus forte"

Le président iranien Ebrahim Raïssi a prévenu dimanche que la réaction de son pays serait "plus forte" en cas de "comportement imprudent" d'Israël, après l'attaque iranienne inédite menée dans la nuit. "La punition de l'agresseur s'est réalisée", s'est félicité Ebrahim Raïssi dans un communiqué, en ajoutant que "si le régime sioniste ou ses partisans" faisaient "preuve d'un comportement imprudent, ils recevraient une réponse décisive et bien plus forte".

Londres confirme avoir abattu "plusieurs" drones iraniens

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a confirmé dimanche que l'aviation militaire britannique avait abattu "plusieurs" drones iraniens lors de l'attaque lancée la nuit dernière par Téhéran sur Israël, et a appelé au "calme" dans la région pour "désamorcer" la situation. "Je peux confirmer que nos pilotes ont abattu plusieurs drones d'attaques iraniens", a déclaré Rishi Sunak dans un message vidéo retransmis depuis Downing Street, estimant que l'attaque iranienne était "dangereuse et inutile".

Israël et ses alliés ont affirmé avoir intercepté la quasi-totalité des nombreux missiles tirés et des drones envoyés par l'Iran la nuit dernière dans une attaque directe inédite sur le territoire israélien. Le ministre britannique de la Défense Grant Shapps a précisé sur X (ex-Twitter) que le Royaume-Uni avait déployé durant le week-end des avions supplémentaires dans la région "pour renforcer" sa présence, et que les drones interceptés par ces avions avaient été "lancés par l'Iran et ses alliés".

La France a participé à la défense d'Israël contre l'attaque iranienne, assure Olivier Rafowicz

Au micro d'Europe 1, le porte-parole de l’armée israélienne, Olivier Rafowicz, a affirmé que la France avait participé à la défense d'Israël contre l'attaque iranienne. "La France a également joué un rôle, comme d'autres pays dans la région, qui ont participé à la protection d'Israël et de toute la région pour éviter une escalade de violence due au régime islamique d'Iran".

La France a assuré "l'autodéfense" de ses bases au Proche-Orient au moment de l'attaque iranienne visant Israël, grâce à des "moyens" de protection antiaérienne, a indiqué dimanche une source militaire française. "Nous avons contribué à la surveillance et la protection des empreintes (bases, NDLR) sur lesquelles nous sommes déployés avec des moyens de défense", a déclaré une source militaire française à l'AFP.

Emmanuel Macron "condamne" l'attaque de l'Iran contre Israël

Le président de la République a réagi sur X (anciennement Twitter) et assure que "la France travaille à la désescalade avec ses partenaires et appelle à la retenue."

Emmanuel Macron "condamne avec la plus grande fermeté l'attaque sans précédent lancée par l'Iran contre Israël, qui menace de déstabiliser la région". Le chef de l'État "exprime [s]a solidarité avec le peuple israélien et l'attachement de la France à la sécurité d'Israël, de nos partenaires et à la stabilité régionale".

Réunion d'urgence du Conseil de sécurité

Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité est prévue dimanche, après que le chef de l'ONU, Antonio Guterres, a condamné "une grave escalade". Dimanche également, les dirigeants du G7 seront convoqués afin de coordonner une "réponse diplomatique unie" à l'attaque iranienne "éhontée", a annoncé le président américain Joe Biden, dans un communiqué.

Israël et ses alliés ont "déjoué" l'attaque iranienne

Israël et des pays alliés ont "déjoué" l'attaque iranienne contre son territoire en interceptant "99% des tirs", a déclaré dimanche le porte-parole de l'armée israélienne. "L'attaque iranienne a été déjouée (...). Nous avons intercepté 99% des tirs vers Israël", a déclaré le contre-amiral Daniel Hagari dans une allocution télévisée, après une attaque massive menée par l'Iran au cours de laquelle ce dernier a lancé plus de 300 drones et missiles vers Israël. La Jordanie dit avoir intercepté des "engins volants" durant l'attaque iranienne sur Israël.

Aucun drone ni missile "n'a pénétré le territoire d'Israël" tandis que seuls quelques missiles balistiques "sont entrés et ont touché légèrement la base de Nevatim", a-t-il poursuivi. "La base est toujours en activité et les pistes sont utilisées pour des atterrissages et des décollages." "Avec les États-Unis et d'autres partenaires, nous avons réussi à défendre le territoire de l'Etat d'Israël", a abondé le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant, "très peu de dégâts ont été causés, c'est le résultat des opérations remarquables des forces de défense israéliennes." Après avoir rencontré des responsables de la défense israélienne, le ministre a rappelé que "la campagne n'est pas encore terminée."

Joe Biden réitère son soutien "inébranlable" au Premier ministre israélien

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dont l'armée est engagée dans une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, s'est entretenu au téléphone avec le président américain à l'issue d'une réunion du cabinet de guerre israélien, a indiqué le bureau du Premier ministre. Joe Biden a réitéré à cette occasion son soutien "inébranlable" au Premier ministre israélien.

Affirmant vers 03H20 locales (00H20 GMT) dimanche que l'attaque iranienne était toujours en cours, l'armée israélienne a indiqué que l'Iran avait "lancé un essaim de 300 drones tueurs, des missiles balistiques et des missiles de croisière", dont "la grande majorité" a été interceptée. "Des missiles iraniens sont tombés en territoire israélien, provoquant des dégâts mineurs sur une base militaire mais sans faire de victimes", a déclaré le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari. De son côté, l'agence officielle iranienne Irna a fait état de "sérieux dégâts dans la plus importante base aérienne du Néguev (sud)".

Les forces américaines présentes dans la région ont aidé Israël à abattre "presque tous" les drones et missiles iraniens

Alors que l'Iran a demandé à Washington de "rester à l'écart" du conflit, les forces américaines présentes dans la région ont aidé Israël à abattre "presque tous" les drones et les missiles iraniens, a annoncé Joe Biden. Cette attaque est une réponse à la frappe le 1er avril qui a détruit le consulat iranien à Damas et coûté la vie à deux hauts gradés des Gardiens, ont-ils précisé. L'Iran a accusé Israël de cette frappe, mais ce dernier n'a ni confirmé ni démenti.

Peu avant 02h00 dimanche matin (23h00 GMT samedi), une série de détonations a figé Jérusalem. Le ciel s'est piqué de lumières rouges et jaunes filmées par l'AFP, et par de nombreux habitants qui ont partagé les images sur les réseaux sociaux. "Les rues sont vides, tout le monde se dépêche de rentrer chez soi", a déclaré à l'AFP Eliyahu Baraka, un commerçant du centre-ville.

Des images saisissantes de projectiles frôlant l'emblématique coupole dorée du dôme du rocher, sur l'un sites les plus saints de l'Islam, au coeur de la vieille ville, font le tour des plateformes. Les sirènes d'alerte ont retenti à Jérusalem, selon des journalistes de l'AFP, ainsi que dans la région du Néguev et dans le nord du pays.

D'autres "vagues de drones" visant Israël sont possibles

Une heure environ après l'annonce du lancement de l'opération iranienne, baptisée "Promesse honnête", l'agence Irna a indiqué qu'"une première vague de missiles balistiques" avait été lancée "en profondeur" du territoire israélien. "L'armée de l'air des Gardiens de la révolution a tiré des dizaines de missiles et de drones sur des cibles spécifiques", selon la télévision d'Etat citant les Gardiens, l'armée idéologique de l'Iran.

En annonçant l'attaque iranienne peu après 23H00 samedi (20H00 GMT), le porte-parole de l'armée israélienne Daniel Hagari a affirmé : "nous surveillons de près les drones tueurs envoyés par l'Iran et en route vers Israël". Il a dénoncé comme une "escalade dangereuse" cette "attaque directe lancée depuis le sol iranien". D'autres "vagues de drones" visant Israël sont possibles, a prévenu un responsable militaire israélien.

Israël rouvre son espace aérien

Après avoir fermé son espace aérien cette nuit, Israël le rouvre ce dimanche matin. Les écoles seront fermées dimanche, premier jour de la semaine en Israël, et lundi. "Il s'agit d'un conflit entre l'Iran et le régime voyou israélien, dont les Etats-Unis DOIVENT RESTER À L'ÉCART!", a déclaré la mission iranienne à l'ONU dans un message posté sur X. "L'affaire peut être considérée comme close. Toutefois, si le régime israélien commettait une nouvelle erreur, la réponse de l'Iran serait considérablement plus sévère", a-t-elle mis en garde.

Aux cris de "Mort à Israël", "Mort à l'Amérique", quelques milliers de personnes se sont rassemblées dans les principales villes d'Iran pour saluer l'attaque iranienne. Juste après le début de l'opération, le compte X du guide suprême d'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, a publié un message affirmant : "le régime diabolique va être puni".

L'Irak, la Jordanie et le Liban annoncent la réouverture de leur espace aérien

La Jordanie et le Liban, voisins d'Israël, ont annoncé la réouverture de leur espace aérien, de même que l'Irak, frontalier de l'Iran. Également voisine d'Israël, l'Égypte a annoncé la mise en état d'alerte maximal de ses défenses aériennes et mis en garde contre un "risque d'expansion régionale du conflit". L'Arabie Saoudite a pour sa part appelé toutes les parties à "la plus grande retenue".

Le gouvernement britannique a déclaré qu'il envoyait des avions de combat supplémentaires au Proche-Orient et qu'il intercepterait "toute attaque aérienne (...) si nécessaire". Paris a condamné l'attaque iranienne et Berlin a dit que celle-ci pourrait plonger la région "dans le chaos".

La République islamique d'Iran, un allié du Hamas

Plus tôt samedi, les forces spéciales maritimes des Gardiens de la Révolution ont saisi un navire accusé d'être "lié" à Israël, avec 25 membres d'équipage à bord, dans les eaux du Golfe. La République islamique d'Iran, qui ne reconnaît pas l'existence d'Israël, est un allié du Hamas, auteur le 7 octobre d'une attaque sanglante sans précédent sur le sol israélien qui a provoqué une offensive israélienne dévastatrice à Gaza, où 33.686 personnes, essentiellement des civils, ont péri, selon les autorités du mouvement islamiste palestinien. Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, est classé groupe terroriste par les États-Unis et l'Union européenne.

L'armée israélienne a poursuivi sa guerre dans la bande de Gaza qu'elle assiège depuis le 9 octobre et dont la majorité des 2,4 millions d'habitants sont menacés de famine selon l'ONU. Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque dans le sud d'Israël, entraînant la mort de 1.170 personnes en majorité des civils, d'après un bilan établi par l'AFP à partir des données officielles. Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent détenues à Gaza dont 34 sont mortes d'après des responsables israéliens.