Droits de douane : Giorgia Meloni en mission délicate auprès de Donald Trump à Washington
La Première ministre italienne, seule dirigeante de l'UE invitée à l'investiture de Donald Trump le 20 janvier dernier, rencontre le président américain ce jeudi 17 avril pour une discussion sur les droits de douane.
Avocate du "Made in Italy" mais pressée par Bruxelles de parler au nom de ses partenaires européens, la Première ministre italienne Giorgia Meloni doit rencontrer Donald Trump jeudi à Washington pour une mission délicate sur les droits de douane.
Seule dirigeante de l'UE invitée à l'investiture du président américain le 20 janvier, la cheffe de la coalition conservatrice au pouvoir à Rome a l'oreille du locataire de la Maison Blanche. Ils partagent un large socle idéologique, des positions sur l'avortement à l'immigration en passant par la lutte contre les "wokisme".
Dépendante des exportations de son industrie, laquelle pèse près d'un quart de son PIB, Giorgia Meloni a critiqué ces droits de douane tout en jouant le dialogue et exhortant Bruxelles à ne pas prendre de mesures de rétorsion. Une décision qui isole la Première ministre italienne.
Deuxième plus gros exportateur mondial vers les États-Unis
L'Allemagne est connue comme la puissance exportatrice en Europe et a donc été très vite identifiée comme la première victime européenne des droits de douane américains. Mais Rome rivalise avec Berlin : l'Italie est le deuxième plus gros exportateur mondial vers les États-Unis.
Elle y vend des produits de luxe mais également "de l'industrie automobile, autant des voitures complètes que des pièces automobiles, notamment avec Stellantis et de l'aéronautique avec les compagnies telles que l'Aeronardo qui fabrique entre autres le fuselage complet de l'avion Boeing 787", explique au micro d'Europe 1 Michael McAdoo, associé chez BCGA Montréal et spécialiste du commerce international.
La facture des exportations italiennes aux États-Unis s'est approchée des 70 milliards d'euros l'année dernière, soit plus de 3% du PIB italien. L'Italie est donc deux fois plus exposée que la France aux surtaxes de Donald Trump.