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Sébastien Le Belzic, édité par Margaux Lannuzel
H&M, Nike, Adidas et d'autres marques ayant annoncé ne plus utiliser le coton produit au Xinjiang, où le régime communiste organise la persécution de la communauté Ouïghoure, font l'objet d'un boycott de la part des consommateurs chinois. Les autorités assurent n'être pour rien dans ce mouvement. 
REPORTAGE

C'est un coup de pression organisé - et présenté comme spontané - des consommateurs chinois. Alors que les marques du monde entier sont sommées de se prononcer pour ou contre l'utilisation du coton du Xinjiang, où la communauté musulmane Ouïghoure est persécutée, celles qui font le choix d'y renoncer font l'objet de critiques sur les réseaux sociaux, mais aussi d'un boycott massif dans les magasins. C'est le cas de Nike, Adidas, Burberry ou encore H&M, qui ont dénoncé le travail forcé dans cette province de l'Ouest de la Chine. 

"Cela blesse le sentiment national du peuple chinois"

Ainsi, alors que les magasins sont ouverts malgré la pandémie de Covid-19, certaines enseignes restent tristement désertes. Dans le quartier très commerçant de Sanlitun, à Pékin, il n'y a personne chez H&M. Pour un passant croisé par Europe 1, le choix opété par la marque est "vraiment une erreur". "Ce sont des mensonges et ça pose des problèmes. Et puis surtout, cela blesse le sentiment national du peuple chinois." 

"Moi et mes amis, on est tous d'accord", renchérit une autre habitante de la capitale venue faire des courses. "Si ces marques nous boycottent, alors nous allons les boycotter en retour."

"Ce n'est pas du nationalisme", assure Pékin

Mais ce boycott est-il vraiment coordonné par les consommateurs eux-mêmes ? C'est en tous cas ce qu'affirme Hua Chunying, porte parole du ministère des Affaires étrangères, selon laquelle "les Chinois ont tout à fait le droit d'exprimer leurs sentiments". "Ils veulent défendre l'honneur et la dignité du pays. Ce n'est pas du nationalisme", affirme-t-elle.

Par crainte d'être pris pour cible à leur tour, certaines marques étrangères ont même publié des communiqués en Chine pour affirmer utiliser du coton du Xinjiang... Quitte à se faire boycotter en retour par les pays occidentaux