Le port du masque n'est pas obligatoire en Suède. 1:29
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Jean-Sébastien Soldaïni, édité par Antoine Terrel
Alors que la stratégie suédoise pour lutter contre l'épidémie de coronavirus est de plus en plus contestée, le roi Carl XVI Gustaf lui-même a reconnu que le pays avait "échoué". "Un trop grand nombre de personnes sont mortes et c’est terrible", a-t-il dit à la télévision, alors que le pays a toujours compté sur la recommandation plutôt que la coercition.

Face à l'épidémie de coronavirus, la Suède est en difficulté. Alors qu'il avait fait jusqu'à présent le choix d'une stratégie atypique face à la crise sanitaire, avec très peu de mesures coercitives, le pays affronte actuellement une deuxième vague particulièrement forte, les hospitalisations liées au Covid ayant dépassé jeudi leur pic du 20 avril, avec 2.509 patients traités. Et le nombre de nouveaux cas est à un niveau record, entre 6.000 à 7.000 par jour en moyenne. Face à cette situation, les critiques se font de plus en plus nombreuses, et ce jusqu'au sommet de l'État. 

Alors qu'il commente rarement l'actualité, le roi de Suède Carl XVI Gustaf, dans le programme L’année de la famille royale, diffusé par la télévision SVT, a ainsi été interrogé sur sa vision de la gestion de crise. Après une grande inspiration et avoir un peu bafouillé, il a fait ce constat, sur un ton assez gêné : "Je crois que nous avons échoué, un trop grand nombre de personnes sont mortes et c’est terrible." 

Les plus de 70 ans particulièrement touchés

Échec, c’est aussi le terme repris par la commission chargée d’évaluer la réaction du gouvernement suédois, notamment sur la protection des plus âgés. Car sur les 7.800 morts, 7.000 ont plus de 70 ans. L’inspection des services médicaux affirme que dans les Ehpad, le gouvernement est principalement responsable. Le chef épidémiologiste est au centre des critiques car la Suède refuse toujours de serrer la vis sur le port du masque, qui n’est pas obligatoire. Les bars sont encore ouverts et les autorités se contentent d’un SMS envoyé à toute la population pour dire que les recommandations doivent être considérées comme des obligations, sans toutefois prendre d’arrêté contraignant. 

Il y a bien un projet de loi d’urgence prévoyant la fermeture des magasins et des restaurants. Mais cette loi d'urgence est prévue pour entrer en vigueur... mi-mars.