Tourcoing : un policier de la BAC violemment agressé par un groupe d'individus, un suspect de 16 ans interpellé
Un policier de la brigade anti-criminalité (BAC) a été passé à tabac jeudi soir à Tourcoing (Nord) alors qu'il intervenait pour une simple affaire de vol de trottinette. Trois suspects, mineurs, ont été interpellés.
Scène particulièrement violente jeudi soir à Tourcoing, dans le Nord. Un policier de la brigade anti-criminalité (BAC) a été violemment agressé alors qu'il intervenait pour une simple affaire de vol de trottinette. Au moment du contrôle, le fonctionnaire a été pris à partie puis lynché au sol par un groupe de quatre individus, comme le montre une vidéo prise sur Snapchat qui circule sur les réseaux sociaux.
Sa cloison nasale a été déviée, sa mâchoire a également été touchée avec une dent cassée et il devra se faire opérer. Un premier auteur, âgé de seulement 16 ans, a été interpellé dans jeudi soir, suivi de deux autres mineurs ce vendredi. "Les complices sont toujours activement recherchés et l'enquête judiciaire est en cours", précise la préfecture de la région Hauts-de-France et du Nord.
"C'est inadmissible"
Sur place, les habitants sont sous le choc. "C'est inadmissible. Il est là pour nous servir, il nous défend et on l'agresse, c'est impensable", déplore un retraité. De son côté, une résidante affirme ne plus "se sentir en sécurité" et "éviter ce quartier" le soir.
"Il y a les dealers qui sont juste derrière sauf qu'il n'y a rien qui se passe et qui est fait pour les arrêter", s'indigne cet homme.
"Ce lynchage fait froid dans le dos"
Sur X, Bruno Retailleau a réagi ce vendredi matin. "Une fois encore, la haine anti-flics a frappé. Une fois de plus, la police a été victime de la violence barbare", écrit le ministre de l'Intérieur démissionnaire qui poursuit : "Ce lynchage, filmé et diffusé sur les réseaux, fait froid dans le dos. Il n’est pas un fait divers ou un acte isolé. C’est régulièrement que nos forces de l’ordre sont agressées, comme les violences du 10 septembre l’ont d’ailleurs montré".
Le locataire de la place Beauvau dénonce, par ailleurs, "les incendiaires qui attisent la haine de ces jeunes désinhibés et décivilisés, en salissant l’honneur de notre police". Et de conclure : "Cette irresponsabilité doit être dénoncée, cet ensauvagement ne peut plus durer. La Nation tout entière doit faire bloc derrière les sentinelles de la République qui, partout, veillent, luttent et protègent. Et l’Etat doit absolument se donner de nouveaux moyens, juridiques et éducatifs, pour une plus grande fermeté".
"Une violence planifiée, assumée, organisée"
Gérald Darmanin, ministre de la Justice démissionnaire et ancien maire de Tourcoing, a lui aussi apporté son "soutien" au policier molesté "plus choqué psychologiquement que physiquement". "Vivement la mise en place de ma proposition de peines minimales pour les agresseurs de policiers, de gendarmes, de pompiers ou du personnel médical", écrit-il également.
De son côté, le syndicat Alliance Police nationale dénonce "une violence planifiée, assumée, organisée" et appelle la justice à "être à la hauteur" tandis que Linda Kebbab, secrétaire nationale du syndicat de police UN1TÉ déclare qu'il est "temps d'exiger le changement".
Plusieurs enquêtes ont d'ailleurs été ouvertes par le parquet de Lille: une pour violences sur personne dépositaire de l'autorité publique, "aggravées puisqu'en réunion et en s'accaparant la matraque télescopique d'un policier", une pour le vol de trottinette avec menaces et intimidation, et enfin une pour la captation et la diffusion de l'agression, a détaillé la procureure.