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Interview d'Édouard Philippe dans Quotidien : la politique ne tient parfois qu’à un cheveu

Télescopages, Bruno Donnet décrypte l'actualité vue par les médias

28 mars 2023

Episode - 00 minutes - Société

Ecoutez l'intégrale

Culture - Philippe Vandel avec Aurélie Valognes

Thomas Isle

  Audio -   28 mars 2023 

  Audio -   28 mars 2023 

Description de l'épisode

Chaque jour, Bruno Donnet regarde la télévision, écoute la radio et scrute les journaux ainsi que les réseaux sociaux pour livrer ses téléscopages. Ce mardi, il revient sur l’interview qu’Edouard Philippe a accordé hier soir à l’émission Quotidien.


Tous les jours, Bruno Donnet observe les postures médiatiques. Ce matin, il a choisi de revenir sur l’interview qu’Édouard Philippe a accordé hier soir à l’émission Quotidien.

L’ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron ne fait pas mystère de ses ambitions.

Il a l’intention d’être candidat à la prochaine élection présidentielle et il l’a d’ailleurs confié hier soir, dans une formule assez habile, à Yann Barthès : « Un type qui créé un parti politique et qui réfléchit à l’avenir de son pays, en général, pour reprendre une expression classique, il est pas là pour beurrer, vous connaissez la suite quoi. »

Voilà, il n’est pas là pour beurrer les sandwichs, ni pour paraphraser Michel Audiard, mais bien pour devenir président.

Seulement voilà, avant cela, pour cela, Édouard Philippe a un petit problème à régler.

Un problème physique. Un problème d’apparence que la journaliste Maïa Mazaurette, spécialiste des questions de sexualité et d’identité, a parfaitement résumé : « Votre action politique est parfois parasitée par votre apparence qui se modifie rapidement et qui suscite beaucoup de curiosité de la part des français »

Édouard Philippe est malade. Il souffre de deux pathologies. Et hier soir il était donc, sur cette question, venu faire une grande opération transparence : « Et donc je dis bah ouais, j’ai un vitiligo et une alopécie (…) c’est comme ça, je vous le dis, vous en faites ce que vous voulez. Si vous trouvez que ça me fait une sale gueule et bah j’y peux rien. »

Le vitiligo dépigmente sa peau et l’alopécie a fait tomber sa barbe, ses sourcils et pratiquement tous ses cheveux et c’est ça qui l’oblige à ces confessions médiatiques : « C’est évident, ça se voit. Ça se voit. Bon, je vais pas le masquer, je vais pas me mettre une perruque ! »

Bruno Donnet a été très intéressé par cette petite phrase sur la perruque. Car pour bien comprendre ce qui se joue aujourd’hui, politiquement, avec le physique d’Édouard Philippe, il faut se souvenir d’où l’on vient.

Et en farfouillant ce matin dans son grand placard à archives, il vous a dégotté un document tout à fait symptomatique.

La scène se déroule en 1988. Sur le plateau de feu La Cinq, Antoine Waechter, qui est candidat à l’élection présidentielle sous la bannière écologiste, est interrogé par le journaliste politique Pierre-Luc Séguillon qui commence par poser un prudent préambule : « Alors la politique c’est aussi un spectacle, à partir du moment où vous entrez en politique, vous vous mettez en scène. »

Et si le journaliste commence par cette précaution oratoire, c’est parce qu’il a une question pas facile à poser au candidat. Et la question est tellement difficile pour lui qu’il en bafouille : « Question indiscrète : pourquoi est-ce que vous portez une chevelure postiche ? »

Il lui demande pour quelle raison il porte « une chevelure postiche », c’est-à-dire une perruque ! Et il a bien fait d’enrober sa question de précautions car Antoine Waechter va se montrer extrêmement choqué : « Bah écoutez, cela, il faudrait d’abord en faire la démonstration. Euh. Hein ! »

Et devant l’impossibilité de la démonstration, il refusera, catégoriquement, de lui répondre : « Vous n’avez pas de réponse ? Non, j’ai pas de réponse à cette question qui me parait pour le moins saugrenue ! »

Voilà, alors on pourrait croire cette scène de la perruque, qui date d’il y a 35 ans, d’un autre temps, il n’en ai rien !

Édouard Philippe le sait, il l’a d’ailleurs confié hier à Yann Barthès, son métier est un métier dans lequel les symboles comptent encore beaucoup : « C’est un métier d’image et puis c’est un métier de séduction. »

François Mitterrand avait caché son cancer aux français. François Hollande avait maigri de 10 kilos avant d’entrer en campagne. Nicolas Sarkozy mettait en scène sa forme physique, en pratiquant le jogging ou le vélo, devant les caméras. Quant à Emmanuel Macron, il surfe, depuis ses débuts, sur son image de quadragénaire énergique.

L’opération transparence d’Édouard Philippe n’est donc pas une étape cosmétique, c’est un passage absolument obligatoire, une étape politique, indispensable à sa conquête du pouvoir : « Est-ce que l’apparence et le corps jouent dans la vie politique ? Bah la réponse est oui ! »

Hier soir, si l’ancien premier ministre, dont les apparitions médiatiques sont aussi rares que stratégiquement millimétrées, a passé de longues minutes à évoquer l’évolution de son apparence… physique, c’est parce qu’il sait qu’en soldant cette question-là, maintenant, loin de l’échéance présidentielle qui le préoccupe, il pourra s’éviter d’y revenir plus tard, et se concentrer sur les sujets strictement politiques.

Il a d’ailleurs conclu avec une formule dont les rires qui l’ont accompagnées ont témoignés de la réussite de son opération : « Et puis après, si vous pensez qu’il faut être play-boy en France pour être élu, j’ai quand même quelques contre exemples hein ! »

La communication doit être au poil, tout simplement parce que la politique ne tient parfois qu’à un cheveux !

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