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Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.

Il est beaucoup question d’une intervention du président de la République dans la campagne des Européennes. Que se prépare-t-il ?

Lors du dernier dîner avec les pontes de la majorité, Emmanuel Macron a mis la question au menu. Comment s’investir de la meilleure des manières pour les Européennes ?
En parlant d’un meeting, Emmanuel Macron s’est alors demandé si la place d’un président de la République est vraiment d’être à une tribune dans une réunion publique.
Selon des proches du président, dans sa manière de sentir l’état du pays, Emmanuel Macron estime que ce n’est pas le moment alors que la sortie du Grand débat exige de parler au plus grand nombre de Français.

Alors quid d’une intervention médiatique ?

Le projet d’une grande émission de télévision de deux heures sur l’Europe n’a pas abouti, trop compliqué avec l’agenda du Grand débat national.
Là aussi les équipes présidentielles sont à la recherche de la bonne formule.

Une intervention devient d’autant plus délicate que le président de la république a choisi de dramatiser les enjeux ?

Pour Emmanuel Macron, les choses sont claires. Cette campagne des Européennes est la redite de 2017, voilà pourquoi il a décidé de cibler directement et personnellement Marine Le Pen. Elle a parfaitement compris le signal et répond que si Macron perd, il doit partir.
Et revoilà donc le temps des dialogues codes entre le pouvoir et le Pen, comme le faisait François Mitterrand.
Et quelle coïncidence justement, Emmanuel Macron a cité une phrase du dernier discours de Mitterrand au parlement de Strasbourg "le nationalisme c’est la guerre".

Surtout, le président retend la compétition. Pour lui, le seul match est face au Rassemblement national. Un signal pour relancer la mobilisation en berne
avec des signaux à gauche.
Cela s’accompagne d’une inflexion des thèmes de campagne comme l’écologie, l’économie et le social.

L’enjeu est net. Les projections de vote indiquent une déperdition entre deux et quatre points par rapport au premier de l’élection présidentielle.
Emmanuel Macron doit consolider son socle électoral, tandis que la tête de liste Nathalie Loiseau doit continuer plus discrètement à envoyer des signaux sur l’immigration.

Ce jeudi en Roumanie, le président de la République est entré en campagne. Comment va-t-il intervenir à nouveau ?

Amateur de réplique culte du cinéma en petit comité, Emmanuel Macron semble avoir adopté la formule de Jean Pierre Bacri (organisateur de soirée qui part en vrille dans Le Sens de la fête) "On s’adapte !".