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Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.

Emmanuel Macron, seul sur une affiche pour la campagne des européennes, une initiative révélée ce mercredi par Europe 1.
Le chef de l’État s’engage à fond pour le scrutin du 26 mai. Pourquoi se met-il autant en avant ?

Parce que l’issue est incertaine. L’inquiétude est grande au sein de la République en marche que la liste RN arrive en tête. En coulisse, il est admis que le risque est sérieux et c’est la raison pour laquelle la majorité veut relancer la mobilisation.
Emmanuel Macron ne mégote donc pas ses efforts et insiste de son côté. Il souhaite que l’accent soit mis sur le programme, sur les bienfaits de l’Europe pour les jeunes qui vivent d’ailleurs l’Europe au quotidien sans s’intéresser aux élections.
Il alerte dans chaque prise de parole, les eurosceptiques et les populistes affaibliront la capacité de l’Europe à peser dans toutes les négociations s’ils entrent dans la commission.

Pour mieux faire le lien entre le président et la liste Renaissance, LREM a du faire une affiche avec le portrait du président.
Une initiative que l’Élysée ne commente pas mais qui dit "on répond à un besoin d’incarnation présidentielle sur la campagne", la tête de liste appréciera.

Le président regrette que le débat public se focalise sur les duels de politique intérieure sauf que c’est le chef de l’État qui l’a voulu notamment avec ses propos forts sur "Le Pen en Roumanie".
Comme cela est déjà souvent arrivé sur d’autres sujets, Emmanuel Macron détourne lui même l’attention des arguments de fond liés à l’Europe.

Dans ce contexte, voilà que Angela Merkel admet une relation en confrontation dynamique avec Emmanuel Macron. Ce n’est décidément pas facile de parler du fond dans cette campagne ?

Emmanuel Macron est victime de son caractère, admettent des proches du président. Son volontarisme et sa jeunesse peuvent effectivement irriter les caciques européens qui souvent supportent mal la rivalité naturelle imposée par le président Français.
La déclaration de la chancelière (dont la traduction exacte a été examinée à la loupe par les conseillers élyséens) confirme que lorsqu’il s’agit du fond des dossiers, alors on bute régulièrement sur l’état du couple franco-allemand.
Cela confirme surtout le déséquilibre structurel dans la relation franco-allemande car il faut savoir un fait majeur. Il n’y a que du côté français que l’on est obsédé par la force du couple franco-allemand. De l’autre côté du Rhin, on en parle jamais.
Pour quelle raison, la puissance économique qu’est l'Allemagne aurait besoin de la France ?

Et puisque le président Macron souhaite que les choses soient dites.
Que disent depuis des années, en coulisse, les dirigeants allemands sur la France ? Ils disent "La France c’est comme des passagers montés en première classe mais en ayant acheté un billet de seconde".