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"La fraise, symbole de ce monde d'aujourd'hui où le commerce mondialisé nous a fait perdre le goût"

C'est du Clauss
20 mai 2018 Épisode · Société
Description de l'épisode

Chaque samedi et dimanche, François Clauss se penche sur une actualité de la semaine écoulée. Aujourd'hui, le prix beaucoup trop élevé du kilo de fraises, et notre société de consommation.


"Clauss toujours". L'humeur de François Clauss, tous les samedis et dimanches matins à 8h55 sur Europe 1. Bonjour François.

Bonjour Wendy, 30 euros le kilo de fraises. Non, non, je ne plaisante pas. C'était il y a une semaine jour pour jour, nous ne sommes pas au milieu du mois de janvier. Je n'habite pas Avenue Montaigne. 30 euros le kilo de Plougastel, c'est le prix qu'affichait mon fruitier tunisien à deux pas de la rue d'Orléans. Devant mon étonnement, il bredouillera : "les grèves, les ponts de mai, les revendeurs de Rungis qui exagèrent, son loyer à Paris qui ne cesse d'augmenter, dans un quartier où l'on achète des appartements à 10.000 euros le mètre carré.

Bien sûr, je le sais, nous sommes à 600 kilomètres de Plougastel, mais quand même ! Qui se sucre tant au passage ?

Alors je suis allé chez le vendeur bio, à côté. Des ciflorettes du Lot-et-Garonne, 100% bio, cueillies à la main : 7,95 euros la barquette de 250 grammes. Faites le compte. On est quasiment à 32 euros le kilo. Vous avez remarqué d'ailleurs, au passage, qu'on affiche jamais le prix du kilo de fraises, juste celui de la barquette. Un jeune homme barbu, trentenaire, se justifiera : "produit fragile, qui voyage mal, garanties totalement naturelles." Tout ce que je sais depuis mon enfance solognote, quand les fraises en mai, puis en septembre, se ramassaient à la pelle et ne coûtaient quasiment rien au marché du coin.

Où sont passées les fraises du jardin de ma grand-mère, devenues produit de luxe, où l'on est contraint de sortir sa carte Platinium pour faire son marché ?

Oui, je suis un compulsif de la fraise chaque mois de mai. Si on en reste là, j'ai fait le compte, ça me coûterait 450 euros en ce mois de mai 2018 ! Pour être tout à fait honnête, je suis repassé voir mon vendeur tunisien hier. Elles sont retombées à 22 euros, sans doute un peu moins de grève, mais quand même. J'ai fini au Monoprix de la rue d'Alésia : 3,99 euros la barquette de 250 grammes, ça commence à être un peu plus acceptable : 16 euros le kilo pour une fraise made in Espagne au goût de flotte et qu'il faut quasiment couper avec un couteau tellement elle est dure.

Et on me bassine toute la journée : "mangez 5 fruits et légumes par jour". Et on voudrait que j'éduque mes enfants, leur faire comprendre qu'une fraise, c'est bien mieux qu'un milk-shake à la fraise.

Il y a quelques semaines, j'étais au Maroc, où je me souvenais encore de ces délicieuses fraises achetées au bord de la route, lors d'un voyage au début des années 2000, entre Essaouira et Marakech. Alors j'ai acheté des fraises dans la Medina de Rabat. Elles paraissaient très belles. Je croque : dures comme du bois, sans le moindre goût. Oui, les agriculteurs marocains ont désormais des nouveaux semis. Ils survivent en vendant leurs fraises à l'exportation, cueillies vertes, mûrissant en chambre froide.

Entendu sur europe1 :
Oui, l'espoir est là dans cette révolte printanière des citoyens de Paris

Que s'est-il donc passé dans ce monde, où les fraises du jardin de ma grand-mère sont devenues inabordables, où les fraises du Maroc ont perdu leur goût ? La fraise, symbole de ce monde d'aujourd'hui où le commerce mondialisé nous a fait perdre le goût.

Pourtant, l'espoir est là. J'ai découvert une start-up. Elle s'appelle "Sous les fraises" : des jeunes archis, associés à des urbanistes et à des biologistes, ont inventé une membrane révolutionnaire qui remplace la terre, qui capte l'eau de pluie et ils développent des nouveaux vergers sur les toits de Paris. Le jardin de ma grand-mère va peut-être renaître dans le 14ème arrondissement de Paris. On ne l'imagine pas, mais il y a déjà 10.000 mètres carré de jardins dans lesquels on cultive des fraises sur les toits de Paris ! Certains urbanistes estiment même que dans 10 ans, 20% des toits parisiens seront recouverts de plantations.

Oui, l'espoir est là dans cette révolte printanière des citoyens de Paris. Mon problème, Wendy, c'est que j'ai une autre compulsion. Elle se profile : la cerise ! A combien le kilo ? 30 ? 40 ? Pourquoi pas 50 euros. Et je n'ai pas encore trouvé la start-up qui va planter des cerisiers Avenue Montaigne !

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