Chaque jour, Anne-Laure Jumet fait un point sur l'économie.
Anne-Laure Jumet remplace Axel de Tarlé du 22 au 26 octobre 2018.
Les prix du tabac ont augmenté avec un paquet autour des huit euros, et ce n'est pas fini ?
Ce lundi, on a déjà une hausse assez symbolique sur certaines références. C'est surtout l'an prochain et l'année d'après que l'on paiera beaucoup plus cher son paquet de cigarettes, ça va se faire par paliers : en mars 2019, hausse de 50 centimes d'euros est déjà prévue. Ça devait être en avril, ça a finalement été avancé d'un mois, ce qui devrait générer des recettes supplémentaires pour l’État. Même chose en novembre 2019 et en mars 2020, une augmentation de 50 centimes d’euros sera mise en place. En novembre 2020, une nouvelle augmentation de 40 centimes d'euros est prévue cette fois-ci. Il faudra alors débourser 10 euros pour s’acheter un paquet de cigarettes.
Et les hausses décidées depuis le début du quinquennat ont déjà un impact sur les ventes puisqu’elles ont chuté de 10%. Du coup, que vont devenir les buralistes ?
Le tabac représente entre 65 à 70% de leur chiffre d'affaires. Du coup, les buralistes sont obligés de se diversifier.
Le gouvernement leur a d’ailleurs promis un fond de modernisation doté de 80 millions d'euros sur quatre ans.
Et déjà la profession s'organise, elle veut faire de ses 25.000 points de vente des "drugstores du quotidien".
Pourquoi ne pas y vendre des fruits et légumes en circuits courts ? Devenir un lieu où l’on peut encaisser les paiements en liquide pour le compte du fisc (une solution poussée par Bercy) ?
Pour en revenir à leur cœur de métier, les buralistes veulent promouvoir la cigarette électronique. Un virage qu'ils ont raté il y a quelques années. Ils lancent ainsi dans quelques jours, "un mois de la vape", dans le cadre de l'opération "Novembre mois sans tabac". Sur la e-cigarette, il y a des marges supérieures à 60% contre 8% sur le tabac, explique le président de la confédération des buralistes Philippe Coy.
Ce dernier regarde même du côté de produits aujourd’hui illégaux ! Il se dit ainsi favorable à la vente de cannabis. "Nous serons prêts à en commercialiser, dit-il, si celui-ci venait à être légalisé". Il demanderait même alors l'exclusivité de la distribution, car le réseau des buralistes est selon lui "le plus adapté et le plus légitime".
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