La hausse du prix du tabac, une politique qui semble porter ses fruits

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Le nombre de fumeurs en France a diminué d'un million de personnes entre 2016 et 2017. © THOMAS SAMSON / AFP
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Maud Descamps, édité par Marthe Ronteix , modifié à
Le projet de financement de la Sécurité sociale, présenté mardi, prévoit deux nouvelles augmentations du prix du paquet de cigarettes. Un système qui semble porter ses fruits concernant le nombre de fumeurs mais qui inquiète les buralistes.

Après le projet de loi de finances 2019, le gouvernement présente mardi son projet de budget de la Sécurité sociale. Parmi les mesures prévues, une augmentation de 50 centimes du prix du paquet de cigarettes en avril suivie de 50 centimes supplémentaires en novembre. Une hausse du prix du tabac qui semble payante puisque les ventes ont chuté de 9,6% en un an. Une nouvelle qui réjouit les professionnels de santé mais qui provoque l'ire des buralistes.

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Baisse des ventes de cigarettes et d'autres produits dans les bureaux de tabac. En un an, les ventes de cigarettes ont chuté de 10% dans le bar-tabac de Patricia. Alors elle a dû s'adapter et proposer d'autres produits, comme des cigarettes électroniques. Mais pour cette buraliste, cela ne suffira pas à maintenir son activité. "Le problème, c'est qu'il y a moins de fréquentation dans nos établissements donc tout le reste de notre chiffre d'affaires baisse aussi", explique Patricia au micro d'Europe 1. "On vend moins de chewing-gum, moins de tout le reste. Et puis tout le monde s'organise pour faire venir les cigarettes de l'étranger. C'est une catastrophe pour nous."

Des cigarettes belges ou égyptiennes. L'an dernier, près d'un tiers des fumeurs se fournissaient soit au marché noir, soit à l'étranger. "Je me fournis en Espagne, en Allemagne ou en Belgique", détaille Axelle. "Celle que je suis en train de fumer, elles m'ont coûté 1,30 euro le paquet. Elles viennent d'Égypte."

La cigarette électronique, une solution comme une autre. Avec un paquet a 8 euros, Adam a préféré opter pour la cigarette électronique. "Ça représentait un budget de 270 euros par personne par mois. Aujourd'hui avec la vapoteuse, c'est un budget de 20 euros par personne par mois."

Une solution qu'encourage la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. "Il n'y a pas une recette unique : certains ont besoin de patchs, d'autres de chewing-gum, d'autres s'arrêtent du jour au lendemain, d'autres ont besoin de la cigarette électronique car ils sont attachés au geste". "Nous promouvons tout ce qui peut aider à arrêter de fumer", a assuré la ministre sur Europe 1 en juin dernier.

Une baisse du nombre de fumeurs qui devrait faire faire des économies à l'État. Néanmoins, l'augmentation du prix du tabac semble porter ses fruits puisque le ministère de la Santé a enregistré un million de fumeurs en moins entre 2016 et 2017. C'est la plus grosse baisse jamais observée en France. Malgré la baisse des ventes sur lesquelles l'État perçoit une taxe, celui-ci est gagnant. La baisse drastique du nombre de fumeurs devrait rapporter à terme plusieurs milliards d’euros à l’État, notamment par la diminution des dépenses de soins et la hausse de la consommation.

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Selon le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, le prix du paquet de cigarette devrait atteindre les 10 euros en 2020