Chaque matin, Anne-Laure Jumet décrypte l'une des actualités économiques marquantes du jour.
Anne-Laure Jumet remplace Axel de Tarlé du 22 au 26 octobre 2018.
Le marché du bio est en pleine croissance et la grande distribution surfe sur la vague. Ce mardi, Leclerc a lancé une nouvelle enseigne qui vendra exclusivement des produits bio.
Avec un premier magasin à Sainte en Charente-Maritime comprenant 5.000 références bio, essentiellement des produits français et en circuits courts, assure Leclerc. Ça s'appelle "le marché bio" et l'objectif est d'ouvrir 200 points de vente de ce type dans les cinq ans.
Avec ce concept, le groupe entend s'adresser à une clientèle plus exigeante que celle qui achète du bio dans ses hypermarchés. Une clientèle qui serait prête à mettre un peu plus d'argent car quatre Français sur 10 trouvent normal qu’un produit biologique coûte plus cher qu’un produit conventionnel. Ils sont même prêts à payer 15% de plus en moyenne.
Est-ce le premier géant du secteur à lancer des magasins dédiés au bio ?
Non, c'est un mouvement qui a déjà commencé il y a quelques années.
La chaîne spécialisée Naturalia est notamment détenue par le groupe Casino et dispose de 180 magasins dans toute la France.
Idem pour Carrefour qui est en train de racheter So Bio, une chaine locale implantée dans le Sud-ouest, qu'il compte déployer partout en France. Carrefour qui a aussi lancé des "Carrefour bio", 20 magasins plutôt situés en centre-ville et qui devraient continuer à se développer.
Quant à Auchan, il est en train de tester deux concepts : Auchan bio et Coeur de Nature.
Bref, ça bouge ! Avec en plus des surfaces dédiées au bio qui augmentent dans les hyper et les supermarchés pour répondre à une demande croissante. Chez Casino, par exemple, on a multiplié par deux les références bio par rapport à 2016.
Les distributeurs spécialisés, les réseaux historiques du bio, sont-ils menacés ?
Ils doivent en tous cas s'adapter.
Par exemple Biocoop, numéro un de sa catégorie, vient de lancer pour la première fois de son histoire une campagne de pub à la télé, pour montrer sa différence. Et puis il se diversifie avec le lancement dans les prochains mois de boulangeries et de boucheries bio.
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Est-ce que le consommateur sort gagnant de cette multiplication des concepts ?
Avec l'augmentation de la concurrence, on aura d'avantage de choix, ça va donc dans le bon sens.
Il ne faudra pas en revanche que cela conduise à une pression toujours plus grande sur les agriculteurs bio afin qu'ils baissent leurs prix alors qu'ils sont déjà moins compétitifs que leurs collègues allemands ou espagnols aujourd’hui.