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Chaque matin, Axel de Tarlé décrypte l'une des actualités économiques marquantes du jour.

Le champagne ne pétille plus, les ventes en France ne cessent de reculer.

Malaise dans le champenois, les ventes de champagne ont à nouveau baissé de 4% l'an dernier en France. On constate le même phénomène en Grande-Bretagne. Or, la France et la Grande Bretagne sont les deux premiers marchés, cela représente 60% des volumes de ventes de champagne.

Que se passe-t-il ?

Si on grossit le trait, le champagne est gentiment en train de se ringardiser et de devenir une boisson très statutaire que l'on débouche pour les grandes occasions comme Noël, les anniversaires ou les mariages.
Mais le champagne manque un peu de fun et de pétillant auprès de la jeune génération qui va préférer le Prosécco (par exemple), ce vin italien qui sert à faire des spritz. Il y a également le Cava Espagnol qui est moins cher.

Comment peut faire le champagne pour rajeunir son image ?

La profession a lancé une campagne de publicité pour désacraliser un peu cette image trop statutaire et trop figée. On y voit une coupe de Champagne dans une cuisine, à coté d'un œuf dur, d'une sardine en boite, d'un artichaut et d'un brie avec ce slogan "rien à fêter, pour toutes les occasions". Et puis, on montre une seule coupe pour banaliser l'instant. On peut se prendre du Champagne comme on prendrait un verre de vin ou une bière.

Sauf que cette campagne fait grincer des dents car elle banalise et désacralise le champagne que l'on pourrait finalement boire comme de la petite bière.  C'est là toute la difficulté de la communication dans le luxe. Comment élargir sa clientèle tout en restant exclusif ? Comment toucher un maximum de gens tout en restant dans l'exception ?

C'est un vrai défi car il y a une alerte sérieuse. Partout dans le monde, les ventes continuent de progresser mais sur les deux deux marchés historiques (la France et la Grande Bretagne) le champagne pétille moins, notamment auprès des jeunes.