Chaque jour, Anne-Laure Jumet fait un point sur l'économie.
Anne-Laure Jumet remplace Axel de Tarlé du 22 au 26 octobre 2018.
Le budget de la sécurité sociale examiné à l’Assemblée à partir d’aujourd’hui. C’est l’occasion de s’intéresser à une réforme annoncée mais dont on ne sait pas tout à fait ce qu’elle recouvre, ni quand elle va entrer en vigueur : le reste à charge zéro.
C’était une promesse d’Emmanuel Macron pendant la campagne, cette mesure vise à réduire la facture pour les soins dentaires, les lunettes et les audioprothèses.
Des secteurs où le reste à charge est élevé pour le patient.
C’est particulièrement vrai pour les audioprothèses (où 53% des dépenses ne sont pas remboursées). Et c’est un vrai frein pour les plus modestes, qui renoncent parfois à s’équiper parce-que c’est trop cher.
Que prévoit la réforme ?
Les mutuelles ou les assureurs complémentaires seront dans l’obligation de proposer une offre remboursant 100% des dépenses dans ces trois secteurs.
Mais l’idée n’est pas de prendre en charge les équipements les plus haut de gamme : pas question par exemple de rembourser 100% d’une marque de lunettes de luxe. Et donc tout est détaillé.
Pour l’optique, sera prise en charge une monture au prix inférieur ou égal à 30 euros.
Pour les dents, seront ciblées des couronnes en céramique sur les dents visibles et en métal sur les autres dents.
Quel est le calendrier ?
Le 1er janvier prochain, on franchira une première étape, avec une baisse des tarifs des prothèses audio et des prothèses dentaires. Et dans le même temps il y aura une hausse du remboursement des aides auditives. En 2020, le reste à charge zéro entrera en vigueur pour l’optique et en partie pour les soins dentaires.
Et en 2021, les audioprothèses seront concernées à leur tour, ainsi que la totalité des soins dentaires compris dans le panier.
Mais ça ne va pas générer une augmentation des tarifs ?
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La ministre de la santé Agnès Buzyn assure que non.
Mais ce n’est pas l’avis de tout le monde.
Le cabinet Santiane a fait les comptes : ça aboutira à une hausse moyenne des tarifs de 6,8% en 2021. Et pour les retraités, la facture sera encore plus lourde, une augmentation de 9,4% selon cette étude révélée ce matin par le Parisien-Aujourd’hui en France.
D’autres acteurs sont plus prudents, comme la Mutualité française qui ne sait pas évaluer l'engouement autour de ces offres et donc l’impact sur les prix. En tous cas, c’est de nature à plomber une réforme dont le gouvernement attend beaucoup, puisqu’il la voit comme une session de rattrapage sur la question du pouvoir d’achat des retraités.
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