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Chaque matin, Nicolas Beytout analyse l'actualité politique et nous livre son opinion. Ce mercredi, il décrypte les annonces d'Emmanuel Macron. Réouverture des commerces, fermeture maintenue au moins jusqu'au 20 janvier pour les bars et restaurants, reprise des offices dans les lieux de culte, aides financières pour les personnes les plus impactées et plan de vaccination, le président de la République a donné le cap dans le détail.

Cette fois ça y est, tous les commerces pourront ouvrir à partir de lundi.

Ceux qui, comme le dit Emmanuel Macron "ne veulent pas être aidés, mais veulent travailler" ont en partie obtenu gain de cause. Même chose pour les catholiques et les autres religions, les lieux de culte vont rouvrir, avec quand même de sévères restrictions. Quant aux théâtres, aux cinémas, aux restaurants, aux bars et aux lieux de fête, ils devront encore attendre un peu ou beaucoup, mais ils auront droit pour certains à des indemnisations comme ils ne l’avaient probablement jamais imaginé jusque-là. Les protestataires ont eu gain de cause, il fallait faire baisser la pression.

Mais à part ça, le confinement reste la règle.

C’est sûr, cette période qui commence samedi n’aura rien à voir avec le déconfinement façon joli mois de mai. La bride reste courte, les attestations de rigueur et la liberté entravée. On a eu ce mardi soir un mélange d’appel à la responsabilité de chacun, à la réussite collective, genre grands principes, et puis d’annonces d’un luxe de détails. On n’a pas souvenir d’un discours de chef de l’État entrant aussi profondément dans l’infiniment petit : les horaires, les jauges, les métiers, les indemnisations, catégorie de Français par catégorie de Français, avec les sommes. C’était tellement surprenant qu’à un moment, Emmanuel Macron s’en est même excusé. Il faut dire que le chef de l’État devait absolument chasser la morosité qui s’était installée dans l’esprit des Français. En cause, l’incohérence de mesures qui, dans ce deuxième confinement, ont touché à l’absurde comme l’autorisation pour les magasins de vendre de la layette et des vêtements de bébé, mais jusqu’à 36 mois seulement. Voilà, il fallait remettre tout ça à plat, et tuer chaque invraisemblance, l’une après l’autre.

Emmanuel Macron a aussi lancé l’opération vaccination.

À la fois parce que c’est un espoir pour beaucoup de Français. On sait maintenant que la campagne pourrait commencer fin décembre ou début janvier. Et puis parce que c’est une bouée de sauvetage pour le pouvoir. Alors, c’est vrai, on a évité à deux reprises l’explosion de l’hôpital. C’est un succès, mais pas sûr qu’une troisième vague n’emporterait pas tout. Et puis, l’échec des masques, du gel hydro-alcoolique et des tests a pesé lourd dans le bilan de la gestion de la crise sanitaire. On a passé ce mardi le cap des 50.000 morts, ce qui n’est pas la meilleure performance (et de loin) par rapport à des pays qui nous ressemblent. La vaccination, c’est donc une chance pour Emmanuel Macron de montrer qu’il a finalement été à la hauteur de cette crise sanitaire inédite.

En tout cas, le vaccin ne sera pas obligatoire.

Non, parce qu’il faut réussir l’opération vaccination, certes, mais pas en bousculant les Français. On va mettre en place des comités de ceci-cela, créer un suivi, un partage des informations pour associer au plus près les gens. Le vaccin ce sera le meilleur moyen de retrouver plus vite les jours heureux. Pour tous et, s’il réussit, pour Emmanuel Macron.