Le chômage partiel a permis à de nombreux secteurs de se maintenir pendant le déconfinement, mais depuis le 1er juin le dispositif s'arrête progressivement. 1:13
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Olivier Samain, édité par Romain David , modifié à
Selon les estimations du ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, 2,8% de l’emploi devrait disparaître dans les prochains mois, conséquence de la crise sanitaire déclenchée par le Covid-19. Une dégradation aussi rapide du marché du travail ne s’était encore jamais observée en France.

Le gouvernement s’attend à ce que la crise économique entraîne la suppression de 800.000 emplois dans les prochains mois. Ce sombre pronostic a été posé mercredi après-midi par Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, lors d’une audition devant la commission des finances de l’Assemblée nationale. Au total, c’est 2,8% de l’emploi en France qui devrait ainsi disparaître, directement ou indirectement impacté par les mesures sanitaires déployées pour lutter contre l’épidémie de Covid-19.

Une reprise encore trop timide

Le dispositif de chômage partiel déployé avec ampleur dès la mi-mars a permis, jusque-là, de limiter la casse en maintenant sous perfusion les effectifs des entreprises. Mais il ne va pas pouvoir durer éternellement. D’ailleurs, depuis le 1er juin, sa formule est moins généreuse pour les entreprises. Quant à la reprise de l’activité avec le déconfinement, elle est là, certes, mais elle est laborieuse, entravée notamment par la prolongation des mesures sanitaires. Ces deux facteurs se conjuguent pour expliquer le sombre pronostic du ministre de l’Economie pour les prochains mois.

Avec 800.000 emplois détruits dans un horizon rapproché, l’impact de la crise sanitaire est bien supérieur à celui des grandes crises précédentes où les destructions d’emploi avaient été massives, mais étalées dans le temps. Les secteurs les plus exposés cette fois-ci, on les connaît : l’hôtellerie, la restauration, l’habillement, l’aéronautique, l’automobile... Et, dans leur sillage, des milliers d’entreprises sous-traitantes.