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Damien Mestre, édité par Manon Bernard
Il y a une semaine, l’État s’est retiré du projet de relocalisation d’une usine de vélo des cycles Mercier à Revin, dans les Ardennes. Depuis, les élus locaux et les habitants sont consternés par la nouvelle et s’inquiètent de la faisabilité du projet, qui devait créer environ 270 emplois.
REPORTAGE

"Un vrai ras le bol", "une profonde désillusion". Les élus locaux autour de Revin, dans les Ardennes, ne mâchent pas leurs mots. Cette ville du Grand Est avait été sélectionnée pour accueillir une usine de fabrication de vélos des cycles Mercier, la marque culte associée aux heures de gloire de Raymond Poulidor. Le projet devait voir le jour d'ici la fin de l'année et créer jusqu'à 270 emplois. Mais la préfecture a annoncé la semaine dernière que l'État s'en retirait.

Un territoire qui compte 27% de personnes sans emploi

A Revin, ce revirement de dernière minute est incompréhensible, d'autant que l'État devait injecter plus de 5 millions d'euros dans ce projet de relocalisation. L’arrivée de l’usine Mercier suscitait beaucoup d’espoir dans ce territoire en crise. "Pour une commune comme Revin, où il y a 27% de chômeurs, le fait de voir revenir 270 emplois à terme était une lueur d'espoir et une forme de fierté", assure Pierre Cordier, député LR des Ardennes. Avant d’ajouter, dépité : "Vous imaginez la grosse déception et la colère des citoyens".

Promesse du "made in France", réindustrialisation et promotion du vélo, le retour des cycles Mercier semblait cocher toutes les cases pour séduire l'État. Mais les autorités expliquent avoir découvert des faits graves : le porteur de projet ferait l'objet d'enquêtes douanières et fiscales, notamment pour des fraudes à l'importation.

Il faut "ramener cette production de marque française en France"

Des accusions démenties formellement par le PDG de Mercier, Jean-Marc Seghezzi, qui parle même de diffamation et affirme sa volonté de voir le projet aboutir. "L'idée est bien évidemment d'avoir la possibilité de ramener cette production de marque française en France, malgré les obstacles qu'on rencontre actuellement", confie-t-il à Europe 1.

Jean-Marc Seghezzi espère une marche arrière de l'État et envisage de poursuivre cette affaire en justice. Selon lui, des machines ont même déjà été précommandées pour une valeur de trois millions d'euros.