Agric-Arrco 2:04
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Baptiste Morin / Crédit photo : SERGE TENANI / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Le gouvernement confirme sa volonté de prélever entre 1 et 3 milliards d'euros dans les excédants du régime complémentaire de retraites Agirc-Arrco. Ce dernier distribue des pensions à 13 millions de retraités et affiche une santé rayonnante avec une cagnotte de 68 milliards d'euros.

C'est un magot qui intéresse grandement l'État. Alors qu'il cherche à financer sa réforme des retraites, et plus précisément la revalorisation des petites retraites, le gouvernement se penche sur les excédants du régime Agirc-Arrco. Un régime complémentaire qui distribue des pensions à quelque 13 millions de retraités et qui, fort d'une cagnotte de 68 milliards d'euros, affiche une santé éclatante. Le gouvernement veut donc ponctionner quelques milliards d'euros chaque année dans ces caisses, mais les partenaires sociaux qui en ont la gestion négocient entre eux, en ce moment-même, pour fixer les règles des prochaines années.

"Je conteste ces termes" 

Il est notamment question d'abandonner la décote en vigueur ayant permis de dégager ces excédants florissants ou encore de revaloriser les retraites complémentaires des salariés du privé à hauteur de 5% à partir du 1er janvier. De quoi mettre à mal les projets de l'Agirc-Arrco, à en croire Michel Beaugas de Force Ouvrière, invité d'Europe 1 ce mardi matin. "Le gouvernement vient obérer les possibilités de l'Agirc-Arrco de pouvoir augmenter comme il faut les pensions de retraites du privé. C'est une espèce de détournement de fonds que fait le gouvernement", dit-il. 

Faux, répond Olivier Dussopt, le ministre de Travail, invité de Sonia Mabrouk sur Europe 1 et CNews dans La Grande interview. "Cet argent dont on en parle, ce milliard d'euros environ à l'horizon 2026, c'est de l'argent qui n'existerait pas s'il n'y avait pas eu la réforme [des retraites]. Donc, je conteste ces termes effectivement". 

La menace d'Olivier Dussopt

Pour l'instant, le gouvernement laisse les partenaires sociaux poursuivre leurs discussions en les incitant, tout de même assez fortement, à proposer d'eux-mêmes de reverser chaque année une partie des excédants du régime complémentaire. Une participation spontanée donc, mais en réalité, syndicats et patronat n'ont pas le choix. Faute d'accord, Olivier Dussopt laisse planer la menace d'une mesure dans le projet de loi de finance de la sécurité sociale (PLFSS) qui sera débattue au Parlement dans les prochaines semaines. Mais dans les colonnes des Échos, ce mardi matin, Patrick Martin, président du Medef, s'y oppose franchement. Le bras de fer est donc loin d'être terminé.