«Un coup très dur pour nous» : le secteur français des cosmétiques lourdement impacté par les droits de douane américains
Alors que l'accord commercial signé entre l'UE et les États-Unis dimanche dernier inquiète les acteurs économiques français, le gouvernement a voulu rassurer ce mercredi lors d'une réunion à Bercy. Mais pour le secteur des cosmétiques, l'inquiétude se fait ressentir. Illustration dans le laboratoire Multaler.
Face aux tarifs douaniers américains, les industriels français veulent faire front commun ! Mercredi, une réunion était organisée à Bercy pour "rassurer" les acteurs économiques qui exportent outre-Atlantique. Parmi les filières touchées, les cosmétiques. L’an dernier, plus de 3 milliards d’euros de parfums, crèmes et maquillage français ont été exportés aux États-Unis.
Pour ces produits, les droits de douane passent de 0 à 15%. Une augmentation redoutée par les entreprises françaises, comme le laboratoire Multaler, situé à Argenteuil, en région parisienne. Depuis 75 ans, l’entreprise y fabrique des produits cosmétiques à destination des professionnels.
25% du chiffre d’affaires issu du marché américain
Chaque année, 2 millions de produits cosmétiques sortent de cette usine et 25% du chiffre d’affaires est issu du marché américain. Alors, la hausse des droits de douane est un coup de massue pour Alexis Wolkowinski, président de la société. "C’est un coup très très dur pour nous. 15% de taxe et en plus un dollar qui est dévalué par rapport à l’euro sur les derniers mois, on s’en serait bien passé", déplore-t-il au micro d’Europe 1.
Pas question pour autant de répercuter les tarifs douaniers sur les prix de vente. L’entreprise va absorber cette taxe et ralentir les investissements outre-Atlantique. Elle compte aussi se tourner vers de nouveaux marchés. "Il y a la Chine entre autres dans laquelle on n’est pas et beaucoup de nos concurrents y sont. C’est l’un des pays qu’on regarde activement", précise le président de la société.
5.000 emplois en France menacés
Malgré cet optimisme, certains salariés ne cachent pas leurs craintes, comme Amélie Frémont, directrice des opérations. "On est quand même une vingtaine de salariés au niveau de la production, et on fait beaucoup de notre CA à l’export, donc évidemment on est inquiets pour nos emplois", admet-elle.
Mais la direction l’affirme : aucun licenciement n'est prévu sur le site français. Pourtant, selon la fédération des entreprises de la beauté, les droits de douane américains pourraient menacer 5.000 emplois en France.
