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Accord entre l'UE et les États-Unis : après le gaz russe, l'Europe ne va-t-elle pas dépendre désormais du gaz américain ?

Baptiste Morin . 1 min

Donald Trump et Ursula von der Leyen ont scellé un pacte économique inédit : en échange de droits de douane allégés sur les produits européens, l’Union européenne s’engage à acheter pour 750 milliards de dollars d’énergie américaine et à investir massivement outre-Atlantique. Une stratégie aux allures de fuite en avant, qui ravive le spectre d’une nouvelle dépendance énergétique – cette fois, envers les États-Unis.

Le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont annoncé dimanche en Écosse un accord douanier prévoyant que les produits européens exportés aux États-Unis soient taxés à 15%. Avec l'espoir d'éviter une escalade commerciale, l'UE s'est aussi engagée à 750 milliards de dollars d'achats d'énergie - visant notamment à remplacer le gaz russe - et à 600 milliards d'investissements supplémentaires aux États-Unis. Une somme pharaonique qui laisse songeur.

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Quadruplement du rythme actuel

Aujourd'hui, l'Union Européenne achète pour 60 milliards de dollars de pétrole, de gaz et de charbon aux États-Unis sur un an. Passé à 750 milliards de dollars d'achat sur trois ans reviendrait donc à acheter pour 250 milliards de dollars d'hydrocarbures américains par an, soit un quadruplement du rythme actuel.

Pour Thierry Bros, professeur à Sciences Po et expert énergie, cela signifie de s'engager sur de très nombreuses années. "Ce qu'on pourrait faire, c'est qu'on pourrait signer pour des contrats de long terme de gaz naturel liquéfié et dire qu'on rapportera tous les revenus financiers aujourd'hui", avance-t-il.

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"Si on suit cette piste, on sera dépendant à 40% du gaz américain"

Avec un risque de devenir dépendant des hydrocarbures américains car les États-Unis sont déjà notre principal fournisseur. Le pétrole américain représente 17% des importations européennes de pétrole et le gaz 14%.

Après avoir payé cher la dépendance à la Russie, l'Europe pourrait donc refaire la même erreur. "Nous étions dépendants à 40% du gaz russe et si on suit cette piste, on sera dépendant à 40% du gaz américain, donc ce n'est pas forcément la solution idéale", glisse Thierry Bros. Une mauvaise nouvelle aussi pour la facture des consommateurs car le gaz naturel liquéfié américain coûte plus cher.