Va-t-on continuer d'exercer en télétravail à la rentrée ? 2:00
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Carole Ferry
Septembre approche à grands pas et de nombreux salariés sont déjà rentrés de leurs vacances pour reprendre le travail. Mais, dans beaucoup d’entreprises, une interrogation demeure : doit-on privilégier le distanciel au présentiel ? Europe 1 fait le point sur les règles en vigueur actuellement en matière de télétravail.
DÉCRYPTAGE

La reprise sera-t-elle en présentiel ou en télétravail ? Pour de nombreux salariés, la question plane quelques jours avant le retour des vacances. Cette année, la pandémie de coronavirus a accéléré la mise en place du travail à distance dans les entreprises privées comme dans la fonction publique. Mais aujourd'hui, que dit la loi sur le sujet ? Europe 1 décrypte pour vous les règles du télétravail.

"L’impatience des salariés à basculer dans ce nouveau modèle d'organisation"

Dans le public ou dans le privé, les règles concernant le télétravail diffèrent. Les fonctionnaires sont obligés de rester au moins deux jours en télétravail par semaine et pas plus de trois jours en présentiel. Dans le privé, il n'y a plus vraiment de règles, le gouvernement a redonné la main aux entreprises. Et la plupart s’organise : près de 20.000 accords de télétravail ont été signés ces derniers mois.

"Au regard de la loi, rien n'oblige une entreprise à décider de mettre en place du télétravail ou pas", confirme Benoît Serre, le vice-président de l'Association nationale des DRH. Certaines entreprises décident alors de ne pas prévoir de télétravail du tout. Mais pour Benoît Serre, il faut alors qu’elles le justifient "non pas sur un plan légal, mais simplement pour que les salariés l'acceptent". "Il y a une sorte d'impatience des salariés à basculer dans ce nouveau modèle d'organisation du travail. Elle n’est pas forcément compatible avec les contraintes d'organisation, voire quelquefois les convictions de certains dirigeants sur le télétravail", poursuit le vice-président de l'Association nationale des DRH.

Des modèles hétérogènes dans le privé

Alors comment les grandes entreprises françaises ont-elles choisi de s’organiser ? Tous les cas de figure sont présents. Chez Total Énergie, trois jours de télétravail par semaine sont actuellement de rigueur par exemple, mais la cellule spéciale Covid-19 doit se réunir cette semaine pour préparer la rentrée. Les collaborateurs d’Axa, eux, ont l'obligation de revenir depuis le 1er juillet, deux ou trois jours par semaine, sous forme de rotation, avec des équipes rouges et des équipes bleues. L'idée étant de ne jamais avoir plus de 50% des effectifs sur site en même temps.

Cette jauge a été supprimée, en revanche à L'Oréal : l'effectif à 100% est autorisé. Le télétravail se fait sur la base du volontariat, avec l'accord du manager. Dans la banque BNP Paribas, un nouvel accord va tester au contraire le télétravail totalement flexible à partir du 1er octobre. Cinquante jours de télétravail par semestre seront à utiliser à la guise des employés.

Une réunion à Matignon début septembre

Pour une harmonisation nationale, une réunion est prévue avec les partenaires sociaux à Matignon les 1er et 2 septembre. La question du télétravail sera évidemment à l'ordre du jour. Et les nouvelles règles dépendront bien sûr de la situation sanitaire.