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Suspension de la réforme des retraites : «On va dans le mur», assure Thierry Breton

Ugo Pascolo . 1 min

Invité du Grand Rendez-vous Europe 1/CNews/Les Echos, Thierry Breton, ex-ministre de l'Économie, est revenu sur la suspension de la réforme des retraites. Il assure que le pays va "dans le mur", et livre sa théorie sur l'origine du déparapage de la dette publique française.

Environ 3.345,4 milliards d’euros, soit 114 % du PIB. La dette publique française est colossale, pourtant les députés ont voté cette semaine la suspension de la réforme des retraites. Une décision que ne soutient pas Thierry Breton, loin de là. "On est le seul pays au monde à encore avoir une classe politique structurée, y compris de gouvernement, qui nous dit que l'objectif de la vie, c'est de travailler moins. On va dans le mur, on est complètement à contre-courant de la réalité du monde", explique l'ancien commissaire européen au Marché intérieur au micro du Grand Rendez-vous Europe 1/CNews/Les Echos.

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Le tournant de 1981

"Et c'est pour ça que j'en veux aujourd'hui [aux députés], parce qu'on avait réussi à remettre progressivement la voiture France dans le bon ordre et patatras pour avoir un pseudo-stabilité on vient de faire voler cette pédagogie."

Quant à savoir comment le pays en est arrivé à une telle situation, l'ex-ministre de l'Economie de Jacques Chirac a sa théorie. "Ça part en fait de 1981. François Mitterrand arrive au pouvoir avec un totem, il va apporter une grande réforme, un grand acquis. Ça va être de dire à nos compatriotes 'Écoutez, le progrès, pour moi, c'est que vous travaillez de moins en moins.' Et il va le faire croire à nos compatriotes, et on le croit encore aujourd'hui. Comment fait-il ? Il va commencer par réduire la durée du travail en passant de 65 ans à 60 ans pour la durée légale de la retraite. Ensuite, il va baisser la durée de travail hebdomadaire : 40 à 39 heures, puis 35. Il va également redonner une cinquième semaine de congé payé."

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Tout ça mis bout à bout fait exploser la dette du pays, fait valoir l'ex-ministre. "Quand il prend le pouvoir, elle est de 20 %. Quand il va le quitter, c'est 53 %. Et Comme nous n'avons pas la la compétitivité pour financer ces acquis sociaux, on va commencer à les financer à crédit. C'est là où la dette de la France commence vraiment à émerger."