Réforme des retraites : sa suspension approuvée en commission par les députés
Ce vendredi soir, la suspension de la réforme des retraites a été approuvée par les députés en commission. Cette mesure avait été proposée par le gouvernement pour échapper à la censure du PS. L'article portant la suspension de la réforme Borne de 2023 a été approuvé par 22 voix contre 12.
Vendredi, les députés réunis en commission ont adopté la suspension de la réforme des retraites de 2023, une mesure proposée par le gouvernement pour éviter une censure du Parti socialiste. Cette décision a été prise malgré les réticences d’une partie de la majorité et de la gauche, qui dénonce une suspension en trompe-l'oeil.
L’article, inséré dans le projet de budget de la Sécurité sociale, prévoit de mettre en pause la réforme qui relevait progressivement l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Le texte a été adopté par 22 voix contre 12, avec le soutien du Rassemblement national et des socialistes.
"On ne peut pas faire croire aux Français qu'ils ne devront pas travailler collectivement plus"
Les Républicains et Horizons s’y sont opposés. "On ne peut pas faire croire aux Français qu'ils ne devront pas travailler collectivement plus", a défendu Justine Gruet (LR). Les députés de La France insoumise ont également voté contre, mais pour des raisons inverses. LFI "ne votera jamais aucun texte qui prévoit un report à 64 ans de l'âge de départ", a déclaré Hadrien Clouet, ajoutant sur X : "Il y a une majorité pour l'abroger. Le reste est une pantalonnade".
Les Écologistes se sont abstenus, réclamant que les carrières longues soient intégrées au dispositif et que d’autres sources de financement, non centrées sur les assurés, soient étudiées. Les députés Renaissance ont eux aussi choisi l’abstention, invoquant la nécessité de ne pas bloquer les discussions budgétaires, selon Annie Vidal. Au MoDem, les votes se sont partagés entre abstention et soutien au texte.
"Première victoire"
Du côté du Parti socialiste, Sandrine Runel a salué une "première victoire", affirmant que le gouvernement s’était engagé à intégrer, d’ici le débat dans l’hémicycle la semaine prochaine, plusieurs revendications de l’opposition : meilleure prise en compte de la "génération 65", inclusion des carrières longues et extension du dispositif à Saint-Pierre-et-Miquelon et à Mayotte.
"La question des carrières longues n'est pas un problème pour le gouvernement", a assuré vendredi devant l'Assemblée nationale Sébastien Lecornu.