Dans le rouge pour la première fois depuis 22 ans, Boeing doit regagner la confiance de ses clients

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Nicolas Barré , modifié à
La chute d’une icône. Pour la première fois depuis près d’un quart de siècle, l’avionneur américain Boeing passe dans le rouge. Et il n’a pas fini de payer la facture du fiasco du 737 MAX, selon l'éditorialiste économique d'Europe 1 Nicolas Barré.

>> L'avionneur Boeing a annoncé mercredi une perte nette de 636 millions de dollars pour 2019, une première en 22 ans. En cause, le fiasco de son avion phare, le 737 MAX, cloué au sol depuis le 13 mars 2019 après deux crash qui ont fait 346 victimes. Selon le chroniqueur économique Nicolas Barré, plusieurs défis attendent le nouveau PDG du groupe pour remonter la pente.

Tous les indicateurs de Boeing plongent : un chiffre d’affaires en chute de 25% l’an dernier,  à 76 milliards de dollars, et un résultat déficitaire de plus de 600 millions de dollars. Un an plus tôt, Boeing engrangeait 10,5 milliards de dollars de profits ! Un décrochage historique, conséquence directe de l’immobilisation du 737 MAX depuis mars dernier, depuis les deux crashs de cet appareil, son dernier-né.

Pour bien comprendre l’enjeu du 737 MAX pour Boeing, il faut savoir qu’il représente les deux tiers de son carnet de commandes. C’est son best-seller, commandé à 4.400 exemplaires. Voilà pourquoi l’arrêt de ce programme fait vaciller le géant de l’aviation américaine.

Regagner la confiance de ses clients

Mais Boeing espère remonter la pente cette année. Il aimerait faire voler de nouveau ses 737 MAX en juin. Mais il lui faut surtout regagner la confiance de ses clients et des passagers. Car cette affaire a mis au jour des comportements scandaleux au sein de Boeing, avec la publication d’e-mails de ses ingénieurs se moquant des instances chargées de certifier les appareils.

C’est cette culture arrogante et dominatrice qu’il faut changer : le nouveau PDG, Dave Calhoun, l’a promis. Mais il doit faire face à un autre défi : pour soutenir le cours de Boeing en bourse, son prédécesseur a dépensé plus de 40 milliards de dollars dans des rachats d’actions et des dividendes, plutôt que dans de nouveaux programmes. Pour préparer l’avenir, il y a mieux.