L'arrêt de production du Boeing 737 MAX pèse lourdement sur les PME françaises de l'aéronautique

© BEN STANSALL / AFP
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Aude Leroy, édité par Ugo Pascolo , modifié à
L'arrêt temporaire de la production du Boeing 737 MAX, au moins jusqu'à la fin janvier, pèse lourdement sur les PME françaises qui fabriquent des pièces pour ce type d'avion. Et plus particulièrement sur 30 d'entre elles, qui se préparent déjà à mettre une partie de leurs employés au chômage technique, la seule solution trouvée pour pallier le manque de travail, tout en conservant les compétences des salariés. 

C'est un arrêt de production temporaire qui risque de mettre toute une filière française à mal. Cloués au sol depuis mars 2019, après deux accidents ayant fait 346 morts en quelques mois, les Boeing 737 MAX ont subi un arrêt de production depuis janvier, pour deux mois. Un arrêt qui a des conséquences pour les PME françaises de l'aéronautique dont certaines se préparent déjà à mettre des salariés au chômage technique. 

Une quarantaine de salarié au chômage technique

Boeing doit dire, fin janvier, si oui ou non la production va reprendre. Mais en France, les petits sous-traitants ne croient guère à une reprise rapide, alors ils anticipent : sur les 300 salariés de Mecachrome, à Sablé-sur-Sarthe, les 20 intérimaires devraient partir, tandis qu'une quarantaine de salariés seront au chômage partiel. C'est la solution pour conserver leurs compétences, car ils fabriquent de petites pièces des moteurs du 737 MAX, qui requièrent un vrai savoir-faire.

"On n'a jamais eu de crise aussi aiguë sur une programme d'aussi forte cadence"

Pour le président du groupe Mecachrome Christian Cornille, cet arrêt de production a fait l'effet d'une douche froide. "Je ne peux pas dire que je m’attendais à ce genre de décision. Je pensais que les cadences de productions allaient continuer à baisser mais certainement pas un arrêt de la chaîne d'assemblage. Comme vous êtes impactés autour des 10% de chiffre d'affaires, c'est assez significatif", commente-t-il au micro d'Europe 1. "Dans le monde aéronautique, on n'a jamais eu de crise aussi aiguë sur une programme d'aussi forte cadence."

Des licenciements aux Etats-Unis

D'après ce patron de PME, ils peuvent tenir encore six mois. Après, les conséquences économiques seront trop lourde pour son entreprise, qui se pose d'ores et déjà la question de l'arrêt de sa production. D'autant que de l'autre côté de l'océan, le groupe américain Spirit AeroSystems, gros sous-traitant de Boeing, a déjà annoncé vendredi devoir licencier environ 16% de ses effectifs en raison de la suspension de la production de l'appareil 737 MAX.

Les licenciements concernent 2.800 salariés de l'usine de Spirit Aerosystems située à Wichita, dans le Kansas, mais le groupe prévoit d'autres suppressions d'emplois d'ici la fin du mois dans ses usines de Tusla et McAlester dans l'Oklahoma, précise un communiqué.