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Barthélémy Philippe / Crédit photo : Nicolas Economou / NurPhoto / NurPhoto via AFP
Le gouvernement va taxer à environ 5% les sociétés d'autoroutes et les grands aéroports français. Une décision qui provoque la colère des deux secteurs, qui préparent leur riposte, mais qui pourrait également avoir des conséquences sur les voyageurs et les automobilistes.

C'est l'une des mesures les plus polémiques du budget 2024. Pour financer la transition écologique, le gouvernement va taxer les sociétés d'autoroutes et les grands aéroports français. Une taxe qui doit lui rapporter 600 millions d'euros par an. Concrètement, cette taxe d'environ 5% s'appliquera pour les sociétés à partir de 120 millions d'euros de chiffre d'affaires. Une décision qui provoque la colère du secteur qui prépare sa riposte.

"Cette fiscalité entraînera un renchérissement du prix du billet" d'avion

Les sociétés de transport sont vent debout. Le groupe Aéroport de Paris évalue la facture de cette nouvelle taxe à une centaine de millions d'euros en 2024 et au bout du compte, ce sont les usagers qui risquent de trinquer. "Nécessairement, cette fiscalité entraînera un renchérissement du prix du billet", avance Thomas Juin, président de l'Union des aéroports français. "C'est évident puisque les aéroports vont répercuter une partie de cette taxe sur les redevances et les compagnies aériennes reporteront cela sur le prix de billets donc bien sûr, il y aura un impact sur ce prix."

Air France dénonce une distorsion de concurrence avec les compagnies étrangères et plusieurs sociétés envisagent des recours juridiques.

Vers une hausse des tarifs des péages ?

Mêmes inquiétudes côté autoroutes : le groupe Eiffage évalue la facture de cette taxe à 117 millions d'euros par an et Vinci agite la menace d'un coup de bambou pour les automobilistes. "Une hausse de taxes se traduit inévitablement par une hausse des péages", prévient le groupe. "Faux", répond toutefois le ministre des Transports Clément Beaune. Il rappelle que le tarif des péages est fixé dans les contrats de concessions autoroutières signés entre l'État et les exploitants.