Des agriculteurs maintiennent des barrages routiers dans le Sud-Ouest malgré les fêtes de Noël
Des agriculteurs maintiennent, ce jeudi 25 décembre, des barrages sur plusieurs routes et autoroutes du Sud-Ouest pour protester contre la gestion gouvernementale de la dermatose bovine. Ils ont organisé des réveillons de Noël sur certains points de blocage malgré les appels officiels à une trêve pendant les fêtes.
Un Noël pas comme les autres. Dans le Sud-Ouest de la France, des blocages d’autoroutes et de routes principales par des agriculteurs se poursuivaient jeudi matin, au lendemain de réveillons de Noël organisés directement sur certains barrages, alors que le mouvement avait débuté il y a plus de dix jours pour protester contre la gestion gouvernementale de la dermatose nodulaire contagieuse chez les bovins.
Les autorités ont recensé les mêmes points de blocage que la veille, notamment sur les grands axes comme l’A63 au sud de Bordeaux, l’A64 à plusieurs points entre Toulouse et Bayonne, l’A65 à Thèze (Pyrénées-Atlantiques) et l’A75 en Lozère et en Aveyron.
Fêter Noël ... sur l’autoroute
Sur le blocage de l’A63, à Cestas, dans le sud de Bordeaux, les manifestants ont fêté Noël dans une ambiance conviviale. Un réveillon "façon auberge espagnole", agrémenté d’un marché de producteurs locaux, a rassemblé 80 à 90 personnes dans la nuit de mercredi à jeudi, selon la Coordination rurale de Gironde (CR33). Une messe de Noël a également été célébrée sur place avant le repas.
Dans un communiqué, la CR33 a chaleureusement remercié les participants de ce "réveillon pas comme les autres", soulignant qu’il avait été un moment de solidarité, de partage et de soutien, mais aussi de fatigue, après des jours et des nuits passés à tenir les barrages.
Sur l’A64 dans les Pyrénées-Atlantiques, la Coordination rurale locale prévoit une parade de tracteurs dans Pau jeudi soir en marge des blocages persistants. Au barrage de Carbonne, au sud de Toulouse, les "Ultras de l’A64" ont aussi organisé une messe mercredi soir qui a attiré au moins 300 personnes, selon les informations recueillies, avec offres de dégustations d’huîtres, de dindes et de sanglier cuits à la broche, dans un décor de sapins décorés de guirlandes et de boules de Noël. De nombreux habitants des environs, fidèles soutiens depuis l’installation du campement le 12 décembre, se sont joints aux agriculteurs.
La mobilisation agricole est née d’un mécontentement profond vis-à-vis de la stratégie de l’État pour lutter contre la dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC). Cette maladie, apparue en France cet été en Savoie, a conduit le gouvernement à adopter trois axes principaux, à savoir l’abattage systématique de troupeaux dès la détection d’un cas, vaccinations et restrictions de mouvements. Un cas récent en Haute-Garonne a encore attisé les tensions. 72 vaches ont été abattues après la détection d’un nouveau foyer de DNC dans le village de Juzet-d’Izaut, portant le total national à 115 foyers depuis juin. Le dernier cas majeur avant cela remontait au 15 décembre dans l’Aude.
Malgré l’approche de la fin d’année et les appels à une trêve de Noël lancés par le gouvernement, les agriculteurs restent déterminés à maintenir leurs actions jusqu’à ce qu’ils estiment obtenir des avancées concrètes sur leur principale revendication.
