Colère agricole : sur l’A63 en Gironde, les vacanciers ralentis malgré l’appel à la trêve

Les appels à l’apaisement n’ont pas encore suffi à lever tous les blocages. Malgré la trêve de Noël souhaitée par la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs à l’issue d’une réunion à Matignon, des barrages agricoles sont toujours en place sur plusieurs axes, principalement dans le sud-ouest. La Coordination rurale, de son côté, laisse la porte ouverte à la poursuite des actions.

Sur le terrain, les conséquences sont bien visibles. Europe 1 s’est rendue à Marcheprime, en Gironde, où transitent de nombreux automobilistes empruntant habituellement l’A63. L’autoroute est coupée dans les deux sens à quelques kilomètres de là, obligeant les conducteurs à suivre de longues déviations.

Autour d’un grand rond-point du centre-ville, une noria de camions et de voitures s’enchaîne. Salma, partie de Paris avec ses enfants pour rejoindre le Maroc, voit son trajet bouleversé. "On est dans les bouchons depuis deux heures. On a été obligés de quitter l’autoroute. On devait arriver en Espagne vers deux heures du matin, là ce sera demain matin", explique-t-elle.

"Qu’est-ce qu’on peut faire ?"

Même situation pour Mireille et son mari, partis de Nantes pour se rendre à Tarbes. Carte routière sur les genoux, ils tentent de trouver un itinéraire alternatif. "On ne sait pas du tout par où passer, tout est barré. À 15 heures, on devait être arrivés", confie-t-elle. Plus loin, Héléna, fatiguée mais souriante, raconte son périple vers le Portugal. "C’est horrible. On a été obligés de sortir de l’autoroute, on va mettre le double du temps. Qu’est-ce qu’on peut faire ?", lâche-t-elle, résignée.

Sur place, les habitants observent avec inquiétude ce trafic inhabituellement dense. Beaucoup d’entre eux prendront la route des vacances dès demain matin, mais prévoient désormais de partir bien plus tôt que prévu, redoutant de nouvelles perturbations.