Christine Lagarde a insisté sur le fait que la reprise sera "incomplète" et "inégale" et qu'elle va "transformer" l'économie. 1:03
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Emmanuel Duteil, édité par Céline Brégand , modifié à
Alors que tous les observateurs économiques ont immédiatement dit dès le mois de mars que la pire des crises commençait pour de nombreux mois, Christine Lagarde, la présidente de la BCE, a estimé vendredi que le pire de cette crise était "probablement passé". Une affirmation surprenante d'optimisme.
ANALYSE

Le "pire" de la crise économique causée par l'épidémie de coronavirus dans la zone euro est "probablement passé", a estimé vendredi la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde. C'est la première fois depuis des mois que l'institut monétaire fait preuve d'un optimisme, même prudent, sur la question. Europe 1 vous explique pourquoi.

Un tremblement de terre aux répliques incertaines

Si Christine Lagarde a insisté sur le fait que la reprise sera "incomplète" et "inégale" et qu'elle va "transformer" l'économie, son optimisme tranche toutefois avec le sombre tableau dressé jeudi par le Fonds monétaire international, qui voit en particulier les pays de la zone euro subir une sévère récession cette année (-10,2%), conséquence directe de la paralysie de l'économie pour contenir la pandémie de Covid-19 qui l'a amené à raboter sensiblement ses prévisions.

Ce qui est sûr en tout cas, c'est que le choc est passé. Si on doit prendre une image, celle qui colle le mieux à la situation est celle d'un énorme tremblement de terre. Le tremblement est passé, il est derrière nous. Mais il y a encore des répliques dont on ne connaît pas vraiment la vigueur. Par exemple, comment les États-Unis vont se redresser dans les semaines à venir ? Ou pire, les plans sociaux qui commencent à se multiplier, y compris en France.

Cette crise va transformer l'économie

Une fois le tremblement passé, tout est dévasté. Il faut donc reconstruire. Cela génère de l'activité, de la croissance, et c'est ce qui se passe en ce moment. On voit que ça repart dans le commerce. "Ce qui est très spécial, c'est que, pour une fois, les politiques monétaires et budgétaires ont travaillé de pair" pour freiner l'impact économique du virus, s'est félicitée l'ancienne patronne du FMI. L'an prochain, la France pourrait récupérer les deux tiers de la croissance perdue cette année. Mais ce ne sera pas suffisant. Il va falloir des années pour effacer cette crise.

Mais ce qui est certain, c'est que cette crise va transformer l'économie et sûrement enfin accélérer la transition énergétique. Au sortir de la crise, l'économie aura changé, "les compagnies aériennes, les hôtels et le secteur des loisirs" se développant dans un "format différent", tandis que de "nouvelles industries" vont émerger, a affirmé Christine Lagarde.