Plus d'un fonctionnaire sur deux a eu recours au télétravail depuis le début de la crise du Covid. 1:16
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Selon une étude Ipsos à laquelle Europe 1 a eu accès, les agents publics tirent un bilan positif des deux confinements et du télétravail découvert à marche forcée. Malgré des outils numériques toujours pas suffisamment adaptés, ils sont une majorité à estimer que le travail à distance leur permet de gagner du temps.

C’est une année à part qui s’achève. Le Covid-19 a bouleversé la vie de tous les Français, autant sur le plan personnel que sur le plan professionnel. Le télétravail, par exemple, s’est brusquement imposé à des millions de personnes en mars. Beaucoup ont apprécié l'expérience, d'autres moins. Certains n’ont même pas remis les pieds au bureau depuis neuf mois ! Même la fonction publique, longtemps à la traîne, a fini par prendre le pli. Selon une étude Ipsos à laquelle Europe 1 a eu accès, "la moitié des agents publics ont été amenés à travailler à distance pendant les confinements".

C'est un bond de géant qui a été fait en quelques mois puisque, selon cette étude, avant la crise du Covid, seuls 13% des fonctionnaires avaient recours au télétravail. Neuf mois plus tard, le bilan est globalement positif. Deux tiers (67%) des agents publics affirment avoir bien vécu le second confinement d’un point de vue professionnel. "Le télétravail est synonyme de gain de temps pour 68% d’entre eux, d'efficacité dans le travail personnel (67%) et même de confort (69%), des chiffres comparables à ceux des salariés privés", précise l'étude Ipsos.

Un effort à faire sur les outils numériques

Tout n’a pas été simple pour autant. Un agent public sur deux (51%) estime que les outils numériques de l’État ne sont pas adaptés au télétravail. "C’est tout à fait logique. On sait que, sur le terrain, beaucoup d’agents ont eu recours, dans l’urgence et de manière un peu sauvage, à des logiciels qui n’étaient pas forcément des logiciels professionnels ou qui n’apportaient pas forcément toutes les garanties pour la sécurité des données professionnelles et personnelles", commente auprès d'Europe 1 Antoine Dubocsq, patron de Wimi, entreprise qui fournit des logiciels pour la fonction publique. 

Selon lui, "à partir de l’année prochaine, il y aura de gros efforts à faire en matière d’équipements pour être à la hauteur du challenge". Et il y aura bien un challenge puisque les trois quarts des agents publics (75%) affirment leur volonté de pouvoir choisir de télétravailler quand ils le souhaitent, dont 58% au moins un jour par semaine. Sur ce point, le gouvernement et ses partenaires entendent pousser le sujet de la souveraineté numérique. Adieu Zoom, Skype et Whatsapp, les agents publics français font davantage confiance aux logiciels français (71%) qu'aux applications américaines (56%) et chinoises (41%).