Les commerces espèrent rouvrir avant Noël, une question de survie pour certains. Photo d'illustration. 1:32
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Lionel Gougelot, à Douai (Nord), édité par Océane Herrero
L'agglomération de Douai a décidé de venir en aide aux commerçants qui ont dû fermer boutique en raison du reconfinement. Pour beaucoup de ces commerçants, de l'aide financière et une réouverture rapide sont des questions de survie.
REPORTAGE

Le gouvernement veut resserrer la vis et renforcer les mesures sanitaires pour lutter contre le coronavirus, avec Noël en ligne de mire. L'objectif est de préserver les fêtes de fin d'année, particulièrement importantes pour les commerçants. Mais aucune réouverture des magasins de produits non essentiels n'est envisagé à ce stade. Partant de ce constat, l'agglomération de Douai a décidé de venir en aide aux commerçants en difficulté : elle va payer leurs loyers pendant le reconfinement.

Une aide bienvenue

Ce sont ainsi 132 magasins de 35 communes, obligés de fermer en raison du reconfinement, qui pourront bénéficier de ce dispositif original. Nicolas, qui tient un restaurant dans l'agglomération douaisienne, vend quelques plats à emporter qui sont préparés en cuisine pour maintenir son activité. Mais ces préparations sont loin de maintenir son chiffre d'affaires : "C'est une petite rentrée d'argent, mais ça ne permet pas de couvrir les charges", explique-t-il. L'aide de l'agglomération est donc une petite bouffée d'air bienvenue. Son loyer mensuel de 1.600 euros n'est pas à ses frais, au moins pour quelques mois. "C'est une épine en moins. Quand j'ai vu la nouvelle, j'étais content. Parce qu'à force de puiser dans les trésoreries, ça devient compliqué", reconnaît Nicolas.

Les collectivités locales prennent leurs responsabilités

Pour la communauté d'agglomération, Douaisis Agglo, ce coup de pouce représente un coût mensuel de 500.000 euros. Une somme importante mais bien dépensée, selon Christian Poiret, le président de l'agglomération : "L'État fait son travail, mais il a ses limites. Le trou dans la raquette, c'est vraiment le loyer, donc il faut le prendre en charge."

Le président de la communauté d'agglomération craint que, mis à genoux par la crise, les commerçants ne quittent les centre-villes. "Je veux les garder, ces commerçants, parce qu'autrement, nous serons face à du chômage supplémentaire."

Pour autant, cette aide substantielle ne compense pas toutes les pertes des commerçants qui n'ont qu'un espoir : une réouverture de leur boutique dans les prochaines semaines. Or, cette décision semble très peu probable, selon les informations d'Europe 1. Si Matignon assure avoir conscience de la situation compliquée des commerçants, la situation sanitaire n'est, selon l'exécutif, toujours pas tenable et ne permet pas une telle mesure.