Hop Morlaix / François Coulon Europe 1 1:12
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François Coulon, édité par Séverine Mermilliod , modifié à
Air France devrait annoncer officiellement demain un plan de restructuration comprenant environ 7500 suppressions de postes en deux ans. Le site "Hop" de Morlaix, filiale du groupe, devrait être particulièrement touché.
REPORTAGE

L'annonce devrait tomber officiellement vendredi : 7.500 postes supprimés chez Air France d'ici deux ans, parmi lesquels 1.025 suppressions pour la filiale régionale Hop, particulièrement touchée. A Morlaix, c'est donc l'inquiétude : le site de maintenance et d'entraînement finistérien devrait être le plus concerné avec 276 postes supprimés dans une ville déjà hautement sinistrée, où l'industrie aéronautique a été florissante. Europe 1 s'est rendue sur place.

"C'était notre bébé"

Quelque 800 personnes travaillaient sur le site de Morlaix il y a sept ans. Ils ne sont plus que 276 aujourd'hui. Et le Centre de Maintenance devrait être purement et simplement rayé de la carte d’ici à 2023, un cataclysme dans une ville de 15.000 habitants dont le taux de chômage dépasse les 20% !

"On est en colère, c'était notre bébé. On avait participé à créer cette entreprise...", déplore sur Europe 1 Benoît, 33 ans d’ancienneté. "C'est vraiment une catastrophe. Ici, il y a des gens qui travaillent en famille, le mari et la femme, trop jeunes pour être à la retraite, trop vieux pour trouver autre chose. Et puis ici dans le milieu aéronautique, il y a rien, obligés de partir. Les gens sont effondrés, moralement ce n'est pas facile à vivre, on fait notre travail de deuil entre nous, on va perdre quelque chose de gros, une famille. C'est un déchirement."

Le maire de Morlaix demande un rendez-vous à Édouard Philippe

Ce qui le met le plus en colère, dit-il, c'est que "ce n'est pas cohérent ! Si on prête de l'argent c'est pour sauver, pas pour tuer." Après la crise du coronavirus, Air France a en effet reçu de la part de l'État français, actionnaire d'Air France-KLM, un soutien financier de 7 milliards d'euros, dont 4 milliards de prêts bancaires garantis et 3 milliards de prêt direct.

"On ne se laissera pas faire !", clame le nouveau maire socialiste de Morlaix qui demande au Premier ministre un rendez-vous express et appelle à une mobilisation de tous les élus bretons pour sauver la plate-forme.