La PDG de Picard Surgelés, Cathy Collart Geiger, explique les effets de l'inflation sur la chaîne de production du groupe. 4:30
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Gauthier Delomez
Le secteur des produits surgelés est l'un des secteurs qui subit le plus les effets de l'inflation, entre la hausse du prix de l'énergie et celle des transports. Dans l'émission "La France bouge", la PDG de Picard Surgelés, Cathy Collart Geiger, confirme une hausse moyenne du prix des produits, et décrit une chaîne de production totalement impactée.

Ils font partie des produits les plus touchés par l'inflation. Les aliments surgelés (viandes, plats cuisinés, légumes) connaissent de sensibles augmentations de prix depuis quelques mois. Une hausse due principalement aux prix de l'énergie qui continuent de grimper, assure la déléguée générale de la Chaîne Logistique du Froid, Valérie Lasserre. Ce constat est partagé par les professionnels du secteur, comme la PDG de Picard Surgelés, Cathy Collart Geiger.

Dans l'émission La France bouge, la dirigeante affirme que l'inflation "est autour de 10%" pour l'ensemble de son groupe, tandis que l'ensemble du marché du surgelé "est à peu près de 17%".

Toute une chaîne de production concernée par l'inflation

En réalité, tout ce qui permet la production et l'approvisionnement des magasins augmente : matières premières, emballages, transport. Concrètement pour les steaks hachés, la hausse du prix "est autour de 30%" chez Picard, contre 32,4% au niveau du marché. "L'animal est nourri aux céréales, qui augmentent à plus de 40%. À l'abattoir, la production, l'énergie, les salaires ont augmenté. La viande est emballée, et les emballages sont à plus de 40% de hausse. Ensuite, elle est acheminée vers les différents entrepôts ou magasins, et le transport est impacté par la hausse du carburant", décrypte Cathy Collart Geiger au micro d'Élisabeth Assayag.

La patronne de l'entreprise française ajoute également l'énergie dont les magasins ont besoin pour proposer les produits surgelés à la vente. "C'est une facture d'électricité multipliée par trois", explique-t-elle. Au total, "85% de notre énergie est consacrée au process industriel qui est de faire du froid. Ce n'est pas une énergie de confort, donc c'est compliqué de gommer cet additionnel de facture en réduisant notre consommation d'énergie", détaille Cathy Collart Geiger.

Comment le groupe tente de réduire les coûts de l'énergie

Pourtant, le groupe tente depuis quelques années déjà de baisser ses coûts. "On développe systématiquement de bonnes pratiques pour aller réduire cette consommation, mais elle cela ne représente que 2% par an à peu près, quand notre facture va tripler", se désole la dirigeante de Picard Surgelés, qui souligne néanmoins un investissement triplé depuis deux ans "pour renouveler nos congélateurs (moins énergivores). Il y en a environ 4.500 que l'on renouvelle chaque année", insiste la PDG.

Cette année, face aux coûts de l'énergie, le groupe a également déployé un budget de deux millions d'euros pour équiper les enseignes de réducteurs de tension. "Dans certains de nos magasins, on s'est aperçu qu'au lieu d'avoir du 220 volts à la sortie de la prise, on avait finalement du 250 volts. Donc, il est intéressant de renvoyant les 30 volts additionnels dans le réseau et ne payer que pour les 220 volts" nécessaires, détaille la dirigeante dans La France bouge.