Magasin boutique 1:00
  • Copié
, modifié à
Une délégation de commerçants à été reçue mardi à Bercy pour faire le point sur leur situation en cette période de grève. À Paris et en province, certains commerçants déplorent des pertes de chiffres d'affaires jusqu'à 50% et regrettent que les indemnisations mettent du temps à être versées.
INTERVIEW

La grève des transports va entamer mercredi son septième jour, avec des transports en commun et un trafic encore "très perturbés". Et pour les commerçants, le temps est long et ils tirent la sonnette d'alarme. Après les gilets jaunes l'an dernier, la grève menace de nouveau la période cruciale de Noël. "À Paris, certains commerçants nous signalent des baisses de chiffre d'affaires de 30 à 50% par rapport à l'an dernier, déjà une période très difficile", souligne Francis Palombi, président de la Confédération des Commerçants, qui a été reçu à Bercy mardi.

Gel des charges et indemnisations rapides

Parmi les demandes formulées aux ministres Agnès Pannier-Runacher et Bruno Le Maire, les commerçants réclament un gel des charges sociales. "Le report des charges n'est plus suffisant car on est dans une période où quand arrive le moment de les payer, la situation ne s'est pas toujours améliorée", explique Francis Palombi. Par ailleurs, il souhaite que soit revue "la collaboration entre l'administration et les commerçants en matière d'indemnisation". "Entre les commerçants qui ne savent pas comment demander les indemnisations et les préfectures qui ne traitent pas assez vite les dossiers, cela peut amener des situations dramatiques pour les petits commerces", alerte Francis Palombi.

Si les doléances des commerçants sont grandement liées au ralentissement de leur activité observé depuis un an, notamment à cause des manifestations des gilets jaunes, ils ont aussi formulé des demandes vis-à-vis de la grève en cours. "Pour les commerçants situés sur le parcours des manifestations, obligés de fermer par arrêté préfectoral, cela signifie des journées à zéro euro de chiffre d'affaires", déplore le président de la Confédération des Commerçants.

Pas de volonté d'aller au conflit

Enfin, les commerçants souhaitent que l'État fasse preuve de bonne volonté en les aidant en cette fin d'année. "Nous souhaitons que le ministère agisse auprès des maires, des régions et des sociétés de parkings comme Vinci, pour que, temporairement, les parkings soient gratuits dans les centres-villes, afin que les petits commerçants bénéficient des mêmes avantages que les centres commerciaux", explique Francis Palombi. "Il faudrait aussi une grande campagne de communication pour inciter les Français à faire leurs courses de Noël dans les petits commerces."

Toutes ces réclamations ont été présentées aux ministres qui formuleront leurs réponses mercredi. "Nous avons été longuement écouté, c'est bien car nous ne souhaitons pas aller au frontal avec le gouvernement", assure Francis Palombi. "La parole c'est une chose mais, à présent, nous attendons des actes forts."