"Olivier Véran doit s'exprimer ce soir". Cette simple phrase suffit à terrifier les patrons de bars et de cafés d'une dizaine d'agglomérations : celles en alerte coronavirus renforcée qui pourraient, pour certaines comme Paris, passer en zones d'alerte maximale. La crainte : devoir fermer ses portes, comme à Marseille ou en Guadeloupe, pour quinze jours à la fin de la semaine. Europe 1 est allée a la rencontre des restaurateurs parisiens qui vivent avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Et même s'ils n'ont aucune certitude, ils préfèrent se préparer à une possible fermeture.
Garde manger réduit, commandes au jour le jour
"Ces frigos-là en tant normal sont tous pleins. Là, ça se restreint sur deux timbres", montre le chef du "Baudelaire", Guillaume Goupil. Le garde-manger du restaurant est presque vide et le spectre d'une nouvelle fermeture a eu raison de la carte de son restaurant. "On va travailler à flux tendu : on va faire les commandes au jour le jour par rapport aux clients qui ont réservé, et avoir un minimum de stock pour prévoir pour cette potentielle fermeture", explique-t-il. Dans une brasserie du quartier voisin, le patron va même plus loin : il a dit à son responsable de salle et son chef de cuisine de ne plus passer commande pour le moment.
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"Je suis convaincu que nous allons fermer"
Même si les mesures que pourrait annoncer le gouvernement, jeudi soir, ne sont pas encore connues, Stéphane Manigold, propriétaire de quatre restaurants à Paris, estime qu'il s'agit d'un secret de Polichinelle. "Je suis convaincu que nous allons fermer", affirme celui qui a donc pris les devants. "On a validé ce matin des emballages écoresponsables pour pouvoir faire de la vente à emporter, on a fait la proposition aux maires de pouvoir mettre des espaces de vente à emporter sur les terrasses qui seront vides quand il va neiger et pleuvoir", détaille le propriétaire. "Diriger c’est prévoir, il faut anticiper. On n’attend pas les directives pour se mettre en ordre."
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Pour tous les restaurateurs et cafetiers jeudi, la soirée devrait être la même : un oeil sur le produit, une main sur le couteau et une oreille sur les déclarations du ministre de la Santé, qui devrait s’inviter malgré lui dans toutes les cuisines parisiennes.