Immobiliers 1:36
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Margaux Fodéré / Crédits photo : GARDEL Bertrand / hemis.fr / hemis.fr / Hemis via AFP , modifié à
Entre la hausse des taux et la saturation du marché locatif, de plus en plus de Français renoncent à un poste dans une autre région, faute de logement. Selon une étude HelloWork, la réduction de la mobilité des candidats pourrait pousser les entreprises à réduire leurs recrutements.

Et si la crise de l’immobilier provoquait dans son sillage une crise de l’emploi ? Entre la hausse des taux et la saturation du marché locatif, de plus en plus de Français renoncent à un poste dans une autre région, faute de logement. Selon une étude de la plateforme de recrutement HelloWork qu’Europe 1 révèle en exclusivité, la crise immobilière pourrait réduire la mobilité de l’emploi.

"Pour les propriétaires, je ne coche même par la première case"

Une situation inquiétante pour les entreprises qui commencent à adapter leurs recrutements. 2,3 millions d’offres ont été postées sur la plateforme HelloWork au troisième trimestre. C’est une dynamique plus faible qu’au début de l’année et avec la crise immobilière, certains candidats, comme Maxence, 22 ans, renoncent, faute de logement disponible ou accessible.

Après une licence de commerce à Marseille, il postule l’été dernier pour un poste de commercial dans la tech à Paris. L’entretien se passe bien, l’offre est pour lui. Sauf qu’à quelques jours de la rentrée, il n’a toujours pas trouvé de pied-à-terre, malgré un budget de 900 euros par mois.

"Je n’ai pas la chance d’avoir un dossier avec des parents qui ont des revenus bien réguliers tous les mois. Mon papa est intermittent du spectacle et ma mère est auto-entrepreneuse, elle est commerçante. Donc c’est simple, pour les propriétaires, moi, je ne coche même par la première case. Je n’avais pas de logement, personne pour m’accueillir", a déclaré le jeune homme de 22 ans à Europe 1.

"Je voulais trouver un travail sur Paris"

Maxence tente de décaler le contrat, l’entreprise refuse, alors il doit renoncer au poste. "Je voulais trouver un travail sur Paris étant donné qu’il y a beaucoup plus d’offres d’emplois, avec plus de diversité, de secteurs et de choses qui m’intéressaient. Il n’y a rien de plus frustrant que refuser des offres parce qu’on est freiné par une banalité : trouver un logement", a rapporté Maxence. Comme ce dernier, de plus en plus de salariés doivent tirer un trait sur des opportunités professionnelles, faute de logement.

Progressivement, la crise immobilière grippe le marché de l’emploi, explique David Beaurepaire, directeur délégué chez HelloWork : "Ce gel du marché de l’immobilier par rebond peut avoir un impact sur le marché de l’emploi parce que cette moindre mobilité géographique et donc professionnelle des candidats va limiter le nombre de postes qui vont s’ouvrir". Mais pour ne pas abandonner leur projet, certains candidats sont prêts à faire des sacrifices.

Après quelques mois chez son père, Maxence a trouvé un emploi à Paris en optant finalement pour la colocation. D’ailleurs, beaucoup de jeunes actifs, comme lui, passent désormais par une colocation pour trouver un logement, aidés par des plateformes comme Wellow, Cooloc ou Roomlala.