«Des pertes à plus de 500 millions d'euros» : les secteurs de l'agriculture et de l'énergie fortement impactés par les pénuries d'eau
Ce lundi, douze départements ont été placés en vigilance rouge pour canicule par Météo-France. Certaines régions sont également en alerte aux feux de forêt. Ces derniers sont principalement favorisés par la sécheresse, qui pousse les départements à imposer des restrictions d'eau. Des décisions aux conséquences économiques importantes pour plusieurs secteurs.
Plus de 40 degrés attendus dans la moitié sud de la France ce lundi. C'est le pic de la deuxième vague de chaleur cet été dans l'Hexagone avec 12 départements du sud-ouest placés en alerte rouge pour canicule par Météo-France. Et parmi eux, l'Aude, où un millier de pompiers restent mobilisés pour empêcher toute reprise de feu. Une vigilance après le plus grand incendie de la saison dans le pays, déclaré mardi dernier et qui a été maitrisé ce dimanche après avoir parcouru près de 17.000 hectares.
Ces feux de forêt sont notamment favorisés par la sécheresse qui touche de nombreux départements cette année encore. Et les restrictions d'eau sont parfois imposées. Des contraintes supplémentaires pour les habitants et des conséquences économiques potentiellement dévastatrices.
Le maître mot : la sobriété
Surtout pour les secteurs agricoles et énergétiques, grands consommateurs d'eau. Et les pertes économiques sont considérables selon Hélène Arambourou, membre du Haut-commissariat à la stratégie et au plan. "Précédemment, il y a le ministère en charge de la Transition écologique qui a calculé le coût de la sécheresse en 2022. Ils ont estimé les pertes pour le secteur agricole à 500 millions d'euros. Et en matière de production d'énergie hydroélectrique et de production de l'énergie nucléaire, la perte a été estimé à plus de 500 millions d'euros en 2022", déplore-t-elle.
Mais il existe des solutions pour endiguer ces pertes économiques. Le maître-mot selon Hélène Arambourou : la sobriété. "Pour l'agriculture, ça va être planter des variétés moins sensibles à la sécheresse, planter les variétés moins gourmandes en eau, réduire le travail du sol. Et puis pour l'énergie,l'objectif, c'est de mettre en place des actions de sobriété énergétique, mais dans tous les secteurs. Comme l'énergie qui, indirectement, consomme de l'eau. Donc, consommer moins d'énergie, c'est aussi consommer moins d'eau", insiste-t-elle.
Si des mesures ne sont pas prises rapidement, la Banque centrale européenne estime que le manque d'eau menacerait près de 15% de la production économique de la zone euro d'ici 2050.