Démission de Sébastien Lecornu : le coût de l’emprunt explose face à cette crise politique

Suite à la démission surprise de Sébastien Lecornu, la Bourse de Paris termine dans le rouge ce 6 octobre. Le CAC 40 perd 1,36% et passe sous la barre des 8.000 points. Les banques souffrent particulièrement.

L'incertitude sur le plan politique rend les marchés financiers fébriles. C'est évidemment loin d'être la première crise depuis la dissolution. Cette instabilité qui s'installe a donc fait plonger à nouveau la Bourse et en particulier les banques françaises qui détiennent une partie de la dette.

Autre indicateur scruté de près, l'écart entre les taux d'emprunt français et allemand. Le spread a encore fortement augmenté dans la journée.

La crainte d'un cercle vicieux

"L'impact sera durable", craint Andrea Tueni, responsable marché chez Saxo Bank. "Le risque à plus long terme, c'est évidemment d'avoir un cercle vicieux qui se met en place, avec une charge de la dette qui ne cesse de gonfler. Et donc ça veut dire des nouveaux emprunts qui vont alourdir ce fardeau de la dette parce que les taux vont être supérieurs. Et on a déjà un fardeau de 3.400 milliards d'euros, donc on est quand même dans une situation qui est compliquée", s'inquiète-t-elle.

Autre enjeu, l'image de la France qui va encore se détériorer et la frilosité des entreprises qui risque de s'amplifier, comme l'explique Christopher Dembik de Pictet Asset Management. "L'instabilité actuelle, elle va aussi inciter les chefs d'entreprise à être beaucoup plus prudents dans leurs investissements, à moins embaucher. Et ça, ça va être bien sûr très négatif pour la croissance française cette année et l'an prochain", prophétise-t-il.

Une croissance estimée à + 0,6% cette année avant même la démission de Sébastien Lecornu. Un chiffre qui sera certainement revu à la baisse.