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Suspension de la réforme des retraites : ça coûterait combien ?

Barthélémy Philippe - Mis à jour le . 1 min

Sébastien Lecornu envisagerait de suspendre la réforme des retraites pour s’assurer du soutien du Parti socialiste et éviter une dissolution de l’Assemblée nationale. Mais cette décision pèserait lourd sur les finances publiques déjà fragiles, avec un coût estimé à 13 milliards d’euros d’ici 2035, par la Cour des Comptes.

Sébastien Lecornu serait donc prêt à dealer avec les socialistes la suspension de la réforme des retraites voulue par Elisabeth Borne. L'idée serait de garantir un semblant de stabilité et d'éviter autant que faire se peut le spectre de la dissolution de l'Assemblée nationale.

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La mise sur pause de cette seule réforme d'ampleur du second quinquennat d'Emmanuel Macron, sans garantie qu'elle reprenne un jour, paraît délicate car la situation des finances publiques est dramatique. Si cette décision est actée, adieu le coup de frein sur la dette et sur le déficit public.

La suspension de la réforme des retraites pèserait très lourd. Selon Bercy, bloquer la progression de l'âge de départ à 63 ans et 171 trimestres de cotisation coûterait 500 millions d'euros en 2026, puis 3 milliards d'euros en 2027. A l'horizon 2035, le manque à gagner pour les finances publiques est estimé à 13 milliards d'euros par la Cour des comptes.

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Un budget moins économe que prévu ?

Au-delà de ces chiffres inquiétants, la réaction des marchés financiers pourrait alourdir l'addition, comme l'explique Lucile Bembaron, économiste chez Asterès :  "On voit en fait un message au marché qui n'est pas bon. Le message, c'est qu'on n'arrive pas aujourd'hui à passer des réformes nécessaires pour assainir nos finances publiques. Si on a une réforme des retraites qui est revue, alors oui, on pourrait avoir une hausse des taux obligataires français. Des taux plus élevés, ça va se traduire dans la charge de la dette, qui va donc se répercuter sur le déficit public. Mécaniquement, ça va alourdir le stock de la dette."

Le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu l'a d'ailleurs reconnu mardi, il ne s'agit plus de ramener le déficit public à 4,6% du PIB fin 2026, mais de ne pas dépasser la barre des 5%. Soit une cible d'économies en baisse de 9 à 12 milliards d'euros par rapport à la copie de François Bayrou.