La production du marché automobile a chuté lors des mois de mars et d'avril. 3:53
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Antoine Terrel
Mis quasiment à l'arrêt par l'épidémie de coronavirus et le confinement, le marché automobile continue de dégringoler. Au mois d'avril, le secteur a connu plus de 88% de baisse. Au micro d'Europe 1, François Roudier, porte-parole du Comité des constructeurs français d'automobiles, explique comment la reprise de l'activité s'effectuera à partir du 11 mai.
INTERVIEW

L'épidémie de coronavirus, puis les mesures de confinement, ont mis le marché automobile français à l'arrêt. Selon les données publiées vendredi par les constructeurs, le secteur a reculé de 88,8% au mois d'avril. À l'instar de l'ensemble du marché, les groupes français ont été affectés, et PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel) a vu ses immatriculations de voitures particulières neuves s'effondrer (-84,3%), tout comme le groupe Renault (-83,8%), avec Dacia et Alpine, d'après les chiffres du Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA). Au micro d'Europe 1, François Roudier, porte-parole du CCFA, revient sur cette crise et sur la reprise à venir de l'activité. La véritable relance, prévient-il, n'aura pas lieu avant l'été, voire le mois de septembre. 

En cette période de paralysie quasi-totale du marché, quels ont été les véhicules immatriculés ? "C'étaient des véhicules, essentiellement immatriculés par les groupes PSA et Renault, qui étaient pour le personnel médical, les pouvoirs publics, ainsi que des livraisons directement chez des clients", explique François Roudier. "C'est quelques milliers de véhicules, pas du tout ce qu'on fait traditionnellement."

"Les niveaux de production sont très bas" 

Concernant la reprise progressive de l'activité à partir du 11 mai, le porte-parole du CCFA prévoit deux phases. Tout d'abord, "une phase de redémarrage qui va commencer à la fin du confinement et s'étendra surement jusqu'à fin juin, avec les véhicules produits, immatriculés, commandés, payés, et qui doivent être écoulés. C'est le stock". Puis, arrivera le temps de la deuxième phase, celle de la relance, "à partir de juillet, surtout en septembre", lors de laquelle "on va vendre les véhicules produits à partir de la fin du déconfinement", détaille François Roudier. 

Quoiqu'il en soit, la reprise sera lente. "Les niveaux de production sont très bas", prévient François Roudier, "la reprise dans les usines a été faite surtout pour valider les protocoles sanitaires et voir comment on adaptait la production à ces protocoles". Et de poursuivre : "On va progressivement avoir tout le monde qui va travailler à l'usine, puis des sorties de voitures un peu au compte-gouttes". Mais ces voitures qui sortiront de l'usine, devront être livrées, et non rester entassées sur le parking. Or, "les camions de livraison de voiture connaissent un ralentissement terrible", explique l'invité d'Europe 1. "Et après cela, il faut que ces voitures arrivent dans une concession ouverte et qui puisse recevoir les clients".

Le sort des concessions, "sujet complexe", inquiète lui aussi François Roudier. "Tout est prêt pour les rouvrir", assure-t-il. Mais, ajoute-t-il, mentionnant les cartes de déconfinement publiées par le gouvernement, "les concessions en zones rouge risquent de ne pas ouvrir et ne pourront pas livrer non plus".