Coronavirus : comment les restaurateurs se préparent pour la reprise
Le président de la République Emmanuel Macron doit présider jeudi à 18 heures à l’Élysée une réunion pour examiner les protocoles de réouverture des lieux fermés, parmi lesquels les bars et restaurants. De leur côté, les professionnels du secteur ont déjà identifié trois phases, avec un calendrier plus rapide que celui proposé par le gouvernement.
Les professionnels du secteur espèrent entrevoir bientôt le bout du tunnel. Alors qu'à cause de l'épidémie de coronavirus , les bars et restaurants sont fermés depuis de longs mois, Emmanuel Macron doit présider jeudi à 18 heures à l’Élysée une réunion pour examiner les protocoles de réouverture des lieux fermés. Car le 31 mars, lors de son allocution télévisée, le président de la République avait évoqué la réouverture des terrasses de bars et restaurants à partir de la mi-mai , "avec des règles strictes". De leur côté, les professionnels ont d'ores et déjà formulé leurs propositions, et réclament un processus plus rapide que celui sur lequel travaille le gouvernement.
Les professionnels proposent trois phases
"Nous proposons trois phases, mais des phases beaucoup plus rapidement exécutées", confirme à Europe 1 Didier Chenet, président du Groupement national des indépendants hôtellerie-restauration. "Première phase : ouverture des terrasses le 15 mai et en même temps, nous demandons l'ouverture des restaurants des hôtels à la fois pour le petit-déjeuner, le déjeuner et le dîner, réservé à la clientèle des hôtels", détaille-t-il.
Puis, pour la deuxième phase, qui aurait lieu du 29 mai au 11 juin, "on ouvre les restaurants dans une jauge qui reste à déterminer", poursuit-il, avant de présenter la phase 3 : "À partir du 12 juin, l'ouverture complète de nos restaurants, étant entendu que nous respectons le protocole sanitaire, avec un mètre entre les tables, pas plus de six convives par table, le port du masque, etc."
Réactiver le mentorat pour former les recrues
Mais si les restaurateurs se disent prêts et motivés pour rouvrir le plus vite possible, auront-ils pour autant les moyens humain pour assurer cette reprise ? Nombre de responsables économiques redoutent en effet le manque de main d’œuvre dans certains secteurs qui étaient déjà sous tension avant la pandémie. Pour remédier à cette situation, le président de la Chambre de commerce et d’industrie de la Gironde, Patrick Seguin, propose de réactiver le mentorat, à savoir le tutorat pour accélérer la formation en situation des recrues motivées, le tout accompagné par un salarié en fin de carrière. Une proposition qui vient d'être reprise par le gouvernement.
"Cela existe depuis longtemps", assure à Europe 1 Patrick Seguin. "C'est quelque chose qui avait été mis en place principalement dans les entreprises de BTP, pour les gens qui allaient partir à la retraite et qui acceptaient d'accompagner des jeunes et des moins jeunes pour les intégrer dans les entreprises." "C'est passé un peu dans l'oubli", reconnaît-il, mais lors de ses discussions avec le Premier ministre Jean Castex et la ministre du Travail Elisabeth Borne, "ils m'ont dit de faire une proposition sur la réinitialisation du tutorat ou du mentorat", dit encore Patrick Seguin.
"La reprise va être forte"
"Au moment de la reprise, on va avoir tout un tas de personnes qui sont parties vers d'autres horizons parce qu'ils n'ont pas voulu rester à attendre. On va avoir des gens qui étaient dans l'hôtellerie-restauration et qui vont se retrouver dans le BTP, voire dans les services ou dans l'industrie. Donc il va falloir qu'ils soient efficaces rapidement, parce que je suis convaincu et le ministre de l'Économie Bruno Le Maire est comme moi, que la reprise va être forte et à ce moment-là, il peut y avoir des gens qui vont dire 'OK, je suis partant, je vais travailler, mais j'y connais rien'".
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Pour Patrick Seguin, "il n'y a pas de temps à perdre", et il faut "communiquer et expliquer aux entreprises l'intérêt et ouvrir leurs portes aux gens qui diront moi, 'moi j'y connais rien, mais je veux bien apprendre'. Et c'est là qu'il faut les prendre en main".