En France, la fermeture anticipée des bars anime le débat public (Photo d'illustration) 1:31
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Benjamin Peter, édité par Jonathan Grelier
A Toulouse, l'une des onze métropoles concernées par les nouvelles restrictions sanitaires qui entrent en vigueur lundi, les restaurateurs craignent de subir le même sort que leurs collègues barmen. A 22 heures, ceux-ci devront fermer les portes de leur établissement pour intensifier la lutte contre le Covid-19.

Il ne reste plus beaucoup de temps pour boire un dernier verre ce lundi, alors que les nouvelles mesures sanitaires entrent en vigueur ce soir dans les onze métropoles placées en alerte renforcée. A Paris, comme à Toulouse par exemple, les bars et cafés devront fermer leurs portes à 22 heures. Dans la Ville rose, les restaurateurs craignent d'être mangés à la même sauce que leurs collègues dans les jours ou les semaines à venir. "Je suis désolé mais s'ils veulent qu'on ferme, ils pourront venir à mon adresse, ils pourront venir me verbaliser, je resterai ouvert", avertit l'un d'eux, Jérôme, lundi sur Europe 1.

"Ils vont aller dans des trucs privés où ils choperont encore plus le virus"

Le gérant de L'Olivade, à Blagnac en bordure de Toulouse, estime que les mesures décidées par le gouvernement sont critiquables quant à leur efficacité. "Si on nous garantissait que parce qu'on est fermés à 22 heures tous les gens qui fréquentent nos établissements vont rentrer dormir chez eux et ne vont pas propager le virus, ça peut s'entendre... mais ce n'est absolument pas le cas ! On va fermer et notre clientèle, notamment les jeunes, va aller où ? Ils vont aller dans des trucs privés où ils le choperont encore plus", s'indigne-t-il.

"On est en train de mourir"

De manière plus générale, Hubert de Faletans, de l'UMIH de Haute-Garonne, trouve que le gouvernement se trompe de cible en pointant du doigt les bars et les restaurants. "Un restaurant est sûrement un endroit beaucoup plus sain et beaucoup moins risqué qu'un bus, un train, un RER ou un métro aux heures de pointe. Pourquoi ne les arrête-t-on pas ? Il est plus facile de taper sur le privé, sur les petites entreprises comme nous. Le problème c'est que nous, on est en train de mourir. Ne rendons pas les armes de suite et on mourra l'épée à la main s'il le faut", dénonce le représentant du syndicat des professionnels de la restauration, de l'hôtellerie et des bars et brasseries.

Ces professionnels ont d'ailleurs prévu de déposer un référé-liberté contre les arrêtés de la préfecture. En parallèle, ils ont rendez-vous mardi après-midi avec le préfet pour demander des aides sans conditions afin de compenser leurs pertes liées à ces fermetures anticipées.