À Paris, comme dans les 10 autres métropoles classées en "zone d'alerte renforcée", les bars doivent fermer à 22 heures dès ce lundi. 1:45
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Pierre Herbulot, édité par Ugo Pascolo , modifié à
À quelques heures de la fermeture anticipée des bars dans la capitale pendant deux semaines, les cafetiers du quartier parisien de Montparnasse ont toujours du mal à comprendre cette mesure. Pour eux, c'est une nouvelle perte sèche de chiffre d'affaires "impossible à rattraper".
REPORTAGE

"On va faire sans, on n'a pas le choix." Comme Stéphane, les cafetiers parisiens font grise mine ce lundi à quelques heures de la fermeture anticipée obligatoire à 22 heures dans la capitale. Comme dans les dix autres métropoles classées en "zone d'alerte renforcée" à cause du coronavirus par le gouvernement, Paris va voir fermer l'ensemble de ses bars bien avant l'heure habituelle. C'est notamment le cas dans le quartier de la tour Montparnasse, où les débits de boisson côtoient les cinémas, théâtres et autres restaurants, qui peuvent rester ouverts. 

"Toutes les heures comptent"

Cette fermeture anticipée rime avec perte sèche pour le chiffre d'affaires, "impossible à rattraper", confirme au micro d'Europe 1 Stéphane, patron du bistrot Piaf qui restait jusque là ouvert jusqu'à une heure du matin. "À Paris toutes les heures comptent, du matin jusqu'au soir, surtout dans les quartiers vivants comme ça." Résigné, le cafetier sait que les 15 prochains jours qui s'annoncent, jusqu'au 11 octobre inclus, vont être compliqués à gérer financièrement parlant. "On n'a pas le choix, on est obligé d'enlever du monde pour les mettre au chômage partiel, et peut-être même arrêter complètement."

Le casse-tête des établissements à double licence

Sur la terrasse voisine, pleine à l'heure de la sortie des bureaux et du lycée tout proche, c'est l'incompréhension qui domine chez Thomas, le gérant. Notamment en ce qui concerne les restaurants, qui ont reçu l'autorisation de rester ouverts. C'est d'ailleurs un véritable casse-tête pour lui qui possède une double licence : bar et restauration. Après avoir appelé son commissariat de quartier et consulté des avocats, il "n'a eu que des informations contradictoires". Il ne sait donc pas s'il doit fermer son établissement dès 22 heures. 

Mais au vu de ses finances qu'il juge "trop fragiles", Thomas préfère prendre ses précautions et fermer. Un crève-cœur pour ce professionnel, mais la peur d'une amende ou d'une fermeture administrative est la plus forte.