Emmanuel Macron et Laurent Berger 2000*1000 1:25
  • Copié
Olivier Samain, édité par Romain David
Le gouvernement lance jeudi la "conférence sur l’équilibre et le financement" du régime universel des retraites. Les partenaires sociaux ont trois mois pour trouver 12 milliards d’euros et ainsi éviter le retour de l’âge pivot à 64 ans dans le projet de loi.

Après deux mois de grèves, le coup d'envoi doit être donné jeudi après-midi de la "conférence sur l'équilibre et le financement des retraites". L'installation de cette conférence va être faite par Edouard Philippe en personne, au palais d'Iéna à Paris où siège le Conseil économique et social. Parties prenantes de cette conférence, les partenaires sociaux ont jusqu'à fin avril pour se mettre d'accord sur des mesures autres que l'âge pivot à 64 ans pour atteindre l'équilibre financier du système de retraites à l'horizon 2027. Sinon, le gouvernement reprendra la main.

Les partenaires sociaux doivent trouver 12 milliards d'euros, voire plus, puisqu’il ne s’agit que d’une estimation qui peut encore bouger. Ils ont trois mois pour bâtir des mesures qui permettront d'éviter cet âge pivot à 64 ans, que le Premier ministre avait fait inscrire dans le projet de loi, et qu'il a finalement accepté de retirer.

Utiliser une partie des réserves, accélérer la réforme Touraine sur l’allongement des cotisations ou, par exemple, augmenter la cotisation de solidarité des salariés les plus riches sont autant de pistes possibles, sachant que le gouvernement a bordé la mission : si un accord est trouvé, il ne devra ni aboutir à une baisse des pensions, ni entraîner une hausse du coût du travail, ce que le patronat n’aurait certainement pas laisser passer.

La CFDT exige des mesures de "justice sociale"

Acteur clé dans cette séquence, la CFDT réclame au préalable un diagnostic précis des besoins à combler. Selon elle, le déséquilibre des 12 milliards vient moins d'une hausse des dépenses que d'un assèchement des recettes provoqué par les suppressions d'emploi dans la fonction publique.

Et ce n'est pas tout : elle exige qu'avant de se pencher sur le financement du système, il y ait des avancées concrètes sur des questions de justice sociale comme la pénibilité, un minimum de pension plus près du Smic, ou des droits améliorés pendant les périodes de chômage. "Le coût de la justice sociale ne discute pas. Après, alors, on pourra parler financement", avertit Laurent Berger. Pour lui, si ces avancées n'existent pas, il n'y aura pas de motivation à aller plus loin.