Bruno Le Maire s'est rendu à Lourdes lundi. 1:38
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Benjamin Peter, à Lourdes, édité par Antoine Terrel , modifié à
À Lourdes, les commerçants sont en difficulté depuis le début de la crise du coronavirus. En déplacement dans la cité mariale, Bruno Le Maire a annoncé lundi que les magasins de souvenirs et de piété, parmi d'autres secteurs d'activité, pourraient dorénavant bénéficier d'aides de l'État. Mais sur place, les professionnels craignent toujours pour leur avenir.
REPORTAGE

Comme tant d'autres zones touristiques françaises, Lourdes, lieu traditionnel de pèlerinages religieux, est pratiquement à l'arrêt en raison des mesures sanitaires mises en place pour lutter contre l'épidémie de coronavirus. Pas moins de 130 boutiques de souvenirs se trouvent autour du sanctuaire et sont directement touchées par le manque d'activité.

En déplacement dans la commune, lundi, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a pu constater l'ampleur de la crise, et en a profité pour annoncer que de nouveaux secteurs d'activité, dont les magasins de souvenirs et de piété, bénéficieraient d'exonération de charges et de chômage partiel. Cette mesure a été accueillie avec soulagement par les commerçants locaux, mais cela ne suffit pas à les rassurer.

Depuis la fin du confinement, beaucoup de commerces n'ont pas rouvert. Et même chez ceux qui peuvent travailler, le moral est au plus bas, confirme Claudine Aubert, qui prévoit "une année blanche, une saison blanche". "Se lever le matin en sachant qu'on va faire 15% de notre chiffre, c'est difficile. On n'a plus de personnel, on fait dix-douze heures d’affilée pour pas grand chose", confie la commerçante au micro d'Europe 1.

"Cette année va être une année zéro"

Pour David Da Carpene, qui n'a pu rouvrir qu'une de ses deux boutiques de confiserie, l'avenir est très incertain. "Sur les deux établissements, je n'ai que celui là qui est ouvert, et qui tourne entre 350 et 400 euros par jour, alors que normalement, entre les deux établissements, on roule entre 3.500 et 4.000 par jour", explique-t-il, anticipant lui aussi "une situation catastrophique". "Cette année va être une année zéro pour moi, c'est à dire zéro salaire, absolument rien à la fin de l'année", s'inquiète-t-il, avant de s'interroger : "Comment va-t-on passer cet hiver?"

Les annonces gouvernementales et la possibilité d'obtenir une aide de 1.000 euros en plus de 10.000 euros pour les loyers au moins jusqu'à Pâques sont accueillies avec soulagement. Pourtant, beaucoup de commerçants se demandent si cela sera suffisant. Et si les pèlerins, en particulier étrangers, seront au rendez-vous au printemps prochain.