Budget 2026 : jugé injuste par une majorité de Français, le plan Bayrou séduit les entreprises
Pour redresser les finances de la France, François Bayrou a annoncé plusieurs mesures choc en début de semaine. Seulement, les trois-quarts des Français ne considèrent pas le budget présenté comme juste, selon un sondage. Des mesures impopulaires mais pourtant indispensables pour plusieurs patrons d'entreprises, interrogés par Europe 1.
Des annonces qui ne passent pas. Les trois-quarts des Français ne considèrent pas le budget présenté cette semaine par François Bayrou comme juste. 78% ne font pas confiance au Premier ministre pour redresser les finances de la France. Plus encore, 87% des Français pensent que le budget proposé nuira leur pouvoir d'achat, selon les résultats d'un sondage Odoxa et Ifop publié jeudi.
Tollé parmi les Français
Un rejet majoritaire constaté dans les rues de Toulouse : "On demande beaucoup aux Français, un peu moins à la représentation nationale, qui pourrait aussi faire des efforts comme nous", confie une première passante. "Il y a les retraites, donc on les gèle. C'est toujours les mêmes qui payent en fait", explique une habitante, dépitée.
"Les deux jours fériés qui comptent être supprimés, malgré ce qu'il en dit, ils sont quand même lourds de sens. C'est pour moi la mesure la plus choquante", "celle sur la santé aussi, elle est surprenante. Demander à ceux qui en ont besoin d'en avoir un peu moins ou de devoir payer un peu plus, c'est quand même un peu inquiétant aussi", relèvent tour à tour deux Toulousains au micro d'Europe 1.
"On ne prend pas à ceux qu'il faudrait prendre, c'est encore les pauvres qui vont mettre la main au portefeuille. Non, ça, ce n'est pas normal, on ne peut pas avoir confiance en eux", conclut une riveraine.
Éviter le risque d'une décote
Suppression de deux jours fériés, année blanche sur les prestations sociales... Si une majorité des propositions a fait grincer des dents l'opposition et de nombreux Français, certaines d'entre elles ont été saluées par le monde des entreprises. D'abord parce que François Bayrou ne met pas directement à contribution les entreprises. Pour rappel, elles avaient participé à hauteur de 13 milliards d'euros dans le budget 2025.
Le plan Bayrou sait produire plus pour avoir une meilleure compétitivité, détaille le président du Medef Occitanie, Samuel Hervé. "Le fait de repenser quand même tout le système de protection sociale, c'est aussi de nature à stabiliser les sujets autour de la santé, autour de l'assurance-chômage, des retraites. Donc la stabilisation de la dette, c'était aussi ne pas avoir de risque de décote de la note crédit de la France, parce que la note-crédit de France, derrière, c'est la note crédit des entreprises", analyse-t-il.
"C'est toujours ça de pris"
Parmi les mesures annoncées, la suppression de deux jours fériés, de quoi relancer la machine, explique le patron. "Avec un même investissement industriel, elles pourront produire davantage de biens de consommation, de biens de production, avant d'améliorer aussi les marges et leur compétitivité. Deux jours de production en plus, ce sera toujours ça de pris dans la croissance française", note Samuel Hervé.
À terme, cela pourrait déboucher sur des négociations avec les partenaires sociaux sur le partage de la valeur. Autre mesure saluée par le Medef : la suppression des agences improductives de l'État, dont le coût est estimé à 60 milliards d'euros pour les entreprises.