Après Fitch et Standard and poor's, l'agence Moody's va-t-elle dégrader la note de la France ?
La note souveraine de la France va-t-elle encore baisser ? Ceci semble inévitable à quelques heures de l'annonce de l'agence américaine Moody's. Au même titre que les dégradations de la note de la France par Fitch et S&P, celle-ci ne serait pas catastrophique à court terme mais davantage révélatrice de la mauvaise santé économique du pays.
Après Fitch et S&P, c'est au tour de l'agence américaine Moody's de se prononcer ce vendredi soir, sur son estimation du risque souverain français. Après les deux dégradations dues essentiellement à l'incertitude sur les finances publiques, une troisième baisse semble inévitable. Et même si elle ne serait pas catastrophique à court terme selon les experts, elle pourrait annoncer d'autres dégradations si la santé économique du pays ne s'améliore pas rapidement.
"Incertitude sur les finances publiques"
Pour les experts, la surprise ce vendredi soir serait une absence de baisse de la note française. Actuellement noté Aa3, signifiant "perspective stable", le pays a toutes les chances d’être sanctionné et de passer en catégorie A1. Une suite logique et sans grande conséquence, selon Anthony Morlet-Lavidalie. Selon l'économiste en charge des prévisions à l'institut Rexecode, "il faut que deux agences sur trois, c'est-à-dire la majorité, dégradent pour qu'effectivement, il y ait bien un changement". Ainsi, "la dégradation de Moody's, qui probablement viendrait rejoindre celle des deux autres grandes agences de notation, est déjà bien anticipée", affirme l'expert.
Vendredi dernier, Standard’s & Poor a abaissé la note de la dette française de AA- à A+, seulement trois jours après la présentation du budget 2026. La société d’analyse financière a justifié sa décision estimant qu’"en l’absence de mesures supplémentaires significatives de réduction du déficit budgétaire, l’assainissement budgétaire sur notre horizon de prévision sera plus lent que prévu précédemment, même si l’objectif de déficit des administrations publiques de 5,4% du PIB pour 2025 sera atteint".
L'agence américaine ajoutait également que "malgré la présentation du projet de budget, l’incertitude sur les finances publiques françaises demeure élevée".
La France déclassée
Quoiqu'il en soit, la France est déjà considérée comme déclassée, comme l'explique Anthony Morlet-Lavidalie. Selon lui, "on est plutôt, au niveau des marchés, à des niveaux qui équivalent à un BBB, c'est-à-dire pas le A+ que nous avons actuellement".
L'expert poursuit en assurant que "les trois agences sont patientes et regardent la situation politique française et si cette dernière était amenée à se dégrader de nouveau dans les mois ou trimestres à venir, alors là, elles pourraient encore réviser à la baisse".
C'est donc bel et bien une dissolution de l'Assemblée nationale qui entraînerait une nouvelle dégradation. Et ce, même si les marchés ont d’ores et déjà anticipé une difficile stabilisation de la situation française, du moins jusqu'à la prochaine élection présidentielle. À regarder de près, la perspective donnée par les agences, et donc par Moody's vendredi soir, est "stable" pour l'instant, mais pourrait rapidement basculer en "négative".